Patrouille rurale

Patrouille rurale

lundi 18 octobre 2010

Une semaine en images (4)

Les élèves entament leur septième semaine à l’école avec la découverte d’un nouveau cours ce lundi, l’environnement.
En attendant le compte rendu des péripéties de cette semaine qui débute, voici l’album photo qui résume la quatrième semaine. C’est ici.



dimanche 17 octobre 2010

Fêlé

Je savais en me lançant dans cet ouvrage que j’abordais quelque chose de long, complexe, prenant et qu’arriver au bout allait demander une certaine volonté.
Au terme des six premières semaines, je suis déjà sur les rotules. Suivant les semaines, j’ai consacré entre 70 et 95 heures par semaine à mon travail. Mais il me faudrait deux à trois bonnes heures de plus chaque jour pour arriver à boucler mon job de façon à peu près correcte :-(
J’ai déjà par le passé eu des semaines de cette importance, voire même plus, mais ça n’a jamais duré aussi longtemps.
Pourtant si la fatigue devient difficilement gérable, la lassitude ne m’emporte pas : le même enthousiasme continue à m’animer, quoique certaines poussières dans les rouages soient assez difficiles à ôter (message personnel inside …)

Je tiens donc à remercier tous ceux qui me lisent fidélement et régulièrement au quotidien. Je reste très étonné du nombre de lecteurs (150/jour) de ce qui ne devait être au départ qu’un blog destiné à présenter mon travail et à adresser au moins une photo par jour aux élèves.
Je tiens aussi à remercier tous les élèves –et leurs parents– qui m’adressent des messages de soutien, d’encouragements ou de félicitation. Franchement, merci ! Parce qu’il n’y a pas un jour sans une parole ou un écrit qui m’aide à garder le sourire, un mot qui me m’aide à croire que mes photos sont parfois suffisamment fêlées pour laisser passer un peu de lumière dans la vie de celles et ceux qui les regardent :-)

Sur les prés de l'école, un peu de lumière à travers les nuages picards :

Zéro ! – Bienvenue en Picardie (3)

Après la pluie dès le 8 septembre, les odeurs de betteraves et la chute importante des températures depuis quelques jours, ce matin les élèves de garde ont découvert les premières vraies rigueurs régionales avec un petit zéro degré à 08h00 du matin au moment de prendre la garde.
Là, ça commence à devenir plus difficile d’accomplir les travaux de la garde :-(
Et la rosée a eu un certain mal à abandonner son statut givré.



Quant à Thibault, au pinceau sur les nouveaux boxes, l’activité peu physique lui a donné loisir à méditer sur les prochaines rigueurs hivernales.

Joker

Samedi 15 octobre. L’école baigne dans sa torpeur de fin de semaine. Les élèves de garde gardent. Les autres peuvent venir s’occuper de leur cheval. En fin de matinée, Marion est de sortie sur Joker.



samedi 16 octobre 2010

Bonne humeur

Au terme de chaque jour, j’aime bien pour chasser la grisaille ambiante (les nuages bas de Picardie, les infos à la radio, l’état de mes finances, le comportement de certaines personnes, …) retenir une image positive de ma journée afin de pouvoir avoir une raison de plus de croire en demain.

Pour la journée d’hier, c’est cette photo que j’ai retenue : trois élèves souriantes malgré un travail fatiguant –et salement odoriférant !– au tas de fumier.
J'ai eu du mal à sélectionner une photo, les élèves de garde ayant travaillé dans beaucoup de bonne humeur :-)

vendredi 15 octobre 2010

Photo du jour (3)

Cette fois, la photo du jour est vraiment du jour, en l’occurrence Anaïs ce matin à la longe avec Jasmine.
Tout est flou, sauf la jument. C'est volontaire :-)

Journée sans cours, mais les élèves qui le souhaitaient pouvaient venir monter ou longer leur monture.

Chevaux de feu

Certains élèves qui passent par l’école de gardes à cheval choisissent la gendarmerie nationale. Quelques unes d’entres elles se retrouvent en police d’autoroute, telle Capucine qui a patrouillé cet été en Subaru Impreza WRX sur l’autoroute A26 avant d’intégrer la brigade équestre de Compiègne.
C’est officiel depuis cet après-midi, Renault a gagné l’appel d’offre lancé par la gendarmerie nationale pour remplacer sa flotte de véhicules rapides d’intervention composée de Subaru mais trop chères à entretenir et finalement presque toutes disparues de la circulation. Renault livrera donc dès fin 2010 soixante-dix Mégane RS aux couleurs de la gendarmerie.
Les contrevenants n'ont qu'à bien se tenir : la gendarmerie a porté son choix sur la version "châssis cup" qui offre un comportement très précis, notamment en conduite rapide, aidé par un différentiel à glissement limité performant et des pneumatiques de 18’’ assurant un transfert de la puissance moteur dans les meilleures conditions. Les caractéristiques mécaniques, du moteur en particulier, ont été adaptées pour répondre aux demandes spécifiques d’accélération et de vitesse, nécessaires aux missions d’intervention de la gendarmerie. Reste maintenant à former les gendarmes à la conduite de telles autos.

La Renault Mégane RS a supplanté la Ford RS, aussi en lice, grâce à de meilleures accélérations. Cocorico ! La Mégane passe de 0 à 100 km/h en seulement 5,8 secondes. C'est certes (très) rapide mais il y a sur le marché 1670 autos qui accélèrent encore plus fort. :-(

Voici donc ce que vous risquez de voir arriver dans vos rétroviseurs si vous contrevenez aux limitations de vitesse sur autoroute. Souriez, ce peut-être une élève de l’école au volant :-)

jeudi 14 octobre 2010

Cric cric !

"Cric cric !
Cric crac !
Crac boum !
Et le cricri tomba dans l’eau !!!"

Séance de manœuvres à pied cet après-midi avec tout le bataillon qui devait marcher au pas. Comme ça discutait un peu trop dans les rangs au goût de l’instructeur, les élèves ont dû accomplir plusieurs fois l’aller-retour entre le silo et l’arbre en boule.
Afin de garder le tempo, c’est le barde Thibault qui a été chargé de donner la mesure … en chanson.



Bienvenue en Picardie (2)

J’avais parlé le 1er octobre de la pluie picarde. Me voici de retour avec le froid picard.

Hier matin, les élèves de garde ont commencé à découvrir de bon matin les « douceurs » hivernales locales, à savoir un petit 5°, mais qui sur les hauteurs du Mont de Cuffies et avec une (très) légère bise matinale a vite fait de glacer les organismes :-(

Ce matin, une légère brume et un timide 3° ont accueilli les élèves. Un avant-goût et un bon entraînement avant les futures rigueurs de la fin de l’automne puis de l’hiver.

mercredi 13 octobre 2010

On n’invente rien

Nouvelle discipline au programme de cette journée de mercredi : six heures de cours pour la préparation au concours de police municipale qui se déroulera le 26 janvier 2011. Cette année, 31 des 33 élèves de la promotion se sont inscrits au concours. Un record !

Les élèves ont donc découvert comment est structuré un rapport de PM. La base est simple : c’est du par cœur pour être sûr d’avoir une bonne note comme l’a expliqué l’intervenante, elle-même brigadière-chef en PM : « Un rapport bien propre, bien fait, sans même lire ce qu’il y a dedans, vous avez un maximum de points ! ». Au moins c’est clair.
Sans oublier le fil directeur : « Dans un rapport, on n’invente rien. Sinon, c’est du hors sujet ! ».

Merci à la main de Laura pour l'illustration ! :-)

Pommes et questches

Le week-end dernier, ne pouvant me rendre avec les élèves en mission à Uzès, je suis donc resté à Soissons, partageant l’intégralité de la vie des élèves de garde jusqu’au dimanche 19h00.
Pour être franc, il n’y eut pas que des travaux astreignants. L’une des tâches consistait à s’occuper des pommes pour donner aux chevaux. Une autre a consisté à ceuillir des quetsches … qui petit à petit se transforment en pot de confitures … que je cuisine pour les élèves.
Difficile d'oublier cette école quand même dans ma cuisine j'y retrouve quelques pépites fruitées !



mardi 12 octobre 2010

Des mots à entendre

« Il est des mots qui fouettent et qu’il est bon d’entendre ».
La formule n’est pas de moi mais du père d’une élève. Ils se rapportent à des propos que j'ai tenus la semaine passée.

Quelques minutes après avoir lu ces mots dactylographiés sur une feuille de papier en début d'après-midi, j’ai entendu le directeur de l’école tenir aux élèves un langage dont le but était le même : des mots qui fouettent.
« Les délégués, vous ne faites pas votre travail ! C’est votre rôle de désamorcer les situations conflictuelles ! Déjà deux fois vous ne l’avez pas fait ! C’est la dernière fois que j’interviens. La prochaine fois, vous le paierez ! ».
Personnellement, je n’ai pas envie de voir la tête de la facture :-(
Aussi j’espère que les mots ont fouetté et qu’à défaut d’être bon à entendre, ils ont été bien compris. ;-)

La Réunion, Russie, Pologne, …

Qu’est ce que l’île de la Réunion, la Russie, la Pologne, le Maroc, la Turquie mais aussi la Belgique, les Etats-Unis, le Royaume Uni ou encore le Canada viennent faire dans ce blog ? … C’est ce que je me demande aussi !
En regardant les statistiques de fréquentation de ce blog, j’ai découvert que des internautes de ces divers pays sont passés sur ces pages. Ce qui est d’autant plus étonnant que les textes ne sont qu’en français.
Bon, le Réunnionnais, le Russe et le Polonais sont anecdotiques puisqu’ils n’ont affichés qu’une page et qu’ils ont dû atterrir sur ces pages au hasard d’une question dans un moteur de recherche a priori liée à mes propos sur les Mondiaux de Lexington. Mais pour les Belges, les Anglais et les Américains, c’est déjà autre chose puisqu’ils viennent … et reviennent. Au total, j’ai déjà dénombré six visites venues de Grèce, onze du Mexique, douze de Croatie, treize de Turquie, seize du Canada, vingt-huit de Belgique ...
Voilà que l’Ecole de Gardes à Cheval de Soissons gagne une audience internationale !
A quand donc des écoles franchisées dans ces pays ? :-)

lundi 11 octobre 2010

Embedded

Embedded, ce terme anglais de plus en plus usité dans le milieu journalistique désigne un reporter embarqué au sein d'une unité militaire en action sur un conflit. "Embarqué" signifiant bien souvent "sous contrôle".
La question inverse est cependant beaucoup moins présente : "De quelle manière un journaliste ne modifie t'il pas le cours des choses qu'il est censé couvrir ?"

Une question à laquelle je réfléchis souvent. Il n’y a certes pas mieux que vivre les choses pour en comprendre le sens, mais le simple fait de les vivre modifie le comportement de ceux avec lesquels je vis. J’ai notamment en mémoire un capitaine de bateau qui a dû sacrifier une partie de sa pêche pour m’éviter de tomber à la mer. Quand on connaît la difficulté du métier et le niveau des revenus des marins pêcheurs, la perte d’une partie de la pêche est souvent vécue comme un drame.
Depuis la semaine dernière, ma seule présence au sein de l’école ("Suis-je ou non une taupe ?") a entraîné des heurts entre élèves et des remontrances de la part du directeur. Alors que celui-ci s’évertue à créer de la cohésion, voilà que je crée de la dispersion ! Certes, c’est indépendant de ma volonté –comme l’exemple du bateau de pêche– mais le résultat est bien concret. Et fort gênant pour moi.

On accuse souvent les journalistes d’agir masqués. Dans l’absolu, la déontologie nous impose de ne jamais agir masqués. En pratique, c’est bien souvent impossible pour pas mal de travaux. Et à l'image de Florence Aubenas dans « Quai de Ouistreham », il n’y pas franchement beaucoup d’alternatives.

A l’entame de la sixième semaine de cours à l’école, j’avoue être assez dubitatif. J’ai d’abord été touché par les propos me concernant. Je suis maintenant conscient que je modifie le cours des choses. Le tout me tracasse énormément.

Il est garé où votre cheval ?

Alors que les élèves partis à Uzès sont de retour, une partie de ceux restés dans le Soissonnais étaient en mission ce matin en ville. Leur action : diriger de bon matin les exposants à l’occasion d’une brocante organisée par une association de commerçants locaux, un événement annuel qui draine énormément de monde. Sur le papier, un travail de quelques heures qui paraît on ne peut plus simple : le chaland a une place attribuée, une place qui est numérotée au sol, il suffit de s’y installer. Dans la pratique, c’est tout autre chose !
Je retiens d’abord que la municipalité n’a délivré l’autorisation écrite que le samedi précédent l’évènement. Histoire de stresser l’organisateur, il n’y a pas mieux. Mais si c’était le seul stress de celui-ci ! Une part importante des vendeurs n’a rien réservé (afin d’économiser les frais de réservation) et tente donc de s’installer, au culot, où bon lui semble. En faisant fi des interdictions de stationner pour cause de plan Vigipirate, des interdictions visant à laisser libre les intersections, entrées de rues et ronds-points pour l’accessibilité des secours, mais surtout en tentant de s’installer sur des emplacements déjà attribués.
La méthode est simple : je pose en vitesse mon fourgon en partant en courant sous le premier prétexte venu, du genre « J’aide à décharger un collègue », « J’en ai pour une minute, je reviens ! », « Je vais chercher mon autorisation restée dans la voiture de mon épouse ! » et je reviens une fois que le placier (ou l’élève garde) a le dos tourné. Certains y vont même en force : je m’installe de facto et après je crie au scandale (sur l’organisateur, le placier, l’élève, les autres commerçants, …). Voire en force et au culot : « T’as ton papier comme quoi cet emplacement est le tien ? ». Le commerçant concerné m’avouant que cette méthode fonctionne souvent, même quand le premier arrivé est dans son droit … mais qu’il n’est pas venu avec le papier « officiel ».
Il faut donc une sacrée dose de patience et de fermeté pour arriver à garder un semblant d’organisation, d’autant que certains usent de tous les subterfuges possibles : on fait copain copain avec l’élève garde, en usant force compliments : « Jolie tenue », « Vous êtes agréables à regarder », voire même : « Tiens, j’ai failli faire cette école ! ».
Au final, ça n’a duré que quelques heures, mais ce fut loin d’être de tout repos, d’autant qu’à Soissons ce matin, par 7° seulement, il ne faisait pas chaud chaud !

Quant à l’humour de mes compatriotes … ?! Je ne sais pas combien de fois j’ai entendu la remarque : « Il est garé où votre cheval ? ».
Franchement, ça n’est déjà pas drôle à la première audition, mais au terme de la troisième ou quatrième fois, ça devient assez … lourd. Mais un élève garde doit garder sourire et politesse en toute circonstance !