Patrouille rurale

Patrouille rurale

lundi 31 janvier 2011

Peur de partir

Premiers rayons de soleil. Déjà, on commence à imaginer la fin de l’hiver. Donc l’arrivée du printemps. Et sur le calendrier printanier, une date, celle du 28 mars. Pour tous les élèves, la première journée de leur stage. Et qui dit stage, dit ... départ de l’école. Certains élèves commencent déjà à y réfléchir : « Ouh là là, je vais pleurer ! ». Ou « Je ne rentre plus chez moi d’ici là parce que j’ai déjà peur de partir ».
Oui, l’école crée un ciment fort et certains élèves en ont déjà conscience ... deux mois avant le jeudi 24 mars où pour la dernière fois ils seront tous présents à l’école.

Je ne sais pas trop quoi leur répondre. Faut-il, comme l’a écrit Sénèque "apprendre à mourir" ? Et donc préparer ce départ ? Ou laisser les choses se faire ?
Le directeur me l’a déjà dit : « Toi, aussi Photographe, tu verras, ça va te faire un grand vide ! ». Comme je n’aime pas rester sur un vide, j’avais alors répondu : « Oui, mais non. D’abord parce que je reste en contact avec les élèves. Et puis, j’ai mes photos. »
Visiblement des élèves doivent penser comme moi et se préparent quelques cannes pour étayer l’idée que la vie à l’école ne va pas totalement disparaître :-)





Sachant que c’est moi qui vient d’être pris, je devrais peut-être me méfier des souvenirs que ces deux élèves sont en train de collecter …

Professeur

Aujourd’hui, ce sont les dernières heures du cours de dressage du cheval de police. Des heures un peu particulières puisqu’il s’agit de l’examen final pour les élèves. Une chose paraît certaine au vu des heures de cours : tous les élèves ne l’obtiendront pas. C’est comme ça chaque année.
Et si on espérait que cette année déroge à la règle ? Cela ferait assurément plaisir au professeur qui a déjà ses grilles de notation en main.

Départ

Après le départ de Laura en décembre, voici maintenant qu’Agathe a quitté la formation, poussée par des évènements extérieurs à l’école.
Que dire ?
Le 17 janvier, après avoir volontairement quitté durant quatre jours ces lieux que j'adorais, j'avais dit à cette élève :
"Agathe, ta fragilité diaphane me manque !"
Ce manque est aujourd'hui définitif.
...
Que retenir ?
Une photo, prise en septembre dernier lors d’un entraînement avec Stallone, parce que je veux garder une image positive de son passage. Et de nos échanges.

dimanche 30 janvier 2011

Encore un matin (2)

Encore un matin que j’ai partagé avec les élèves. Encore un matin où j’ai cotoyé les chevaux. Encore un matin où j’ai participé aux travaux.
Dans 55 jours, la vie de la p18 à l’école prend fin. Alors encore un matin que j’ai essayé de garder au travers de mon objectif.









Il y a déjà eu le 14 décembre un billet dénommé de la sorte. J'avais alors écrit que je rêvais de nombreux matins comme celui du 14 décembre. Le petit dieu malin m'a entendu. :-)

Fugacité (2. les chevaux)

Suite de mon travail présenté hier, cette fois avec les chevaux, en l’occurrence les deux gris de l’école dans le petit manège : Mistigri et Sabhah.







samedi 29 janvier 2011

Fugacité (1. les élèves)

J’ai toujours dit que la photo était mon oxygène de vie. Aussi ce matin ai-je voulu respirer un autre air. Celui du mouvement, de l’aérien, de l’éphémère, de l’instant fugace, de l’état transitoire. J’ai voulu montrer ce que l’œil ne voit jamais et ce qui pourtant existe.
Le résultat est donc particulier et risque de déplaire à beaucoup. Mais je sais que ceux qui vont aimer vont … adorer. Et rien que cette pensée me réjouit de plaisir :-)
Le choix du noir et blanc est encore un fois volontaire : gommer les couleurs qui attirent l’œil pour privilégier la dynamique.

Estelle au paillage d’Aldo :



Lex nourrit par Blandine :



Un hongre paillé par Maïté :



Transport de paille par Estelle et Maïté :



Du balai ! :

Réussite

Jeudi et vendredi, deux anciennes élèves des promotions 14 et 15 sont venues à l’école, d’une part pour parler de leur travail au sein d’une PM en France, d’autre part pour essayer les deux chevaux qu’elles vont utiliser dans leur brigade équestre au début du printemps.
Sorties de l’école au début de l’été 2009, ces deux élèves travaillent aujourd’hui au sein de la police municipale de Sens (Yonne). L’une des deux élèves est même responsable de la brigade équestre qui débutera ses fonctions fin mars 2011.
« Sans l’école, nous n’aurions jamais atteint un tel niveau aussi rapidement » ont-elles expliqué aux élèves de la p18, subjugués par leur réussite.

Un élève de la p18 effectuera, fin mars, un stage durant trois semaines dans cette brigade. Avec au bout pour lui, la possibilité de prolonger par un contrat, contrat d’autant plus assuré s’il réussit le concours PM.
En bref, le discours prononcé par le directeur de l’école le 6 septembre 2010 au matin, jour de la rentrée : « Vous allez entrer dans une formation où j’ai sept mois pour faire de vous un produit vendable ! Si vous vous investissez, si vous travaillez, vous réussirez ! » se traduit pour certains dans la réalité en cinq mois à peine.

jeudi 27 janvier 2011

Choses vues : l’écrit du concours PM

Mercredi 26 janvier, 11h38. Les élèves sont arrivés dans le centre d’examen situé à Lognes, en Seine-et-Marne. Plus que 95 minutes à attendre. Quelques pas pour dégourdir les jambes après un voyage sans encombres.



12h30. Il bruine toujours. Pour baisser l’appréhension qui monte, deux élèves entament une danse au son de l’autoradio.
Je discute longuement avec une élève de la p15, aujourd’hui ASVP à cheval dans une commune du Val de Marne. Elle est contente de m’avoir retrouvé : « Un photographe accroupi, un groupe de jeunes, ça ne pouvait être que toi ! ».
Je ne l’ai pas vue depuis près de deux ans. Elle est nettement plus tendue que les élèves de la p18. L’enjeu d’un emploi durable et mieux rémunéré y est pour beaucoup : « Je suis contente que tu sois là pour discuter, j’aurai vraiment stressé d’être seule ! ». Sur le tableau de bord de sa voiture, un livre pour préparer le concours ...



13h00. Val Maubuée à Lognes, devant le Centrex (le centre des expositions local), près de 2000 candidats s’agglutinent sous la pluie et une certaine fraîcheur. Les élèves de l’école sont de loin les plus jeunes. Je suis étonné du nombre important de personnes d’âge mûr ! Près de 10% des personnes présentes affichent largement plus de 45 ans, voire plus de 50 ans. Enormément d’hommes aussi, près de 70% du public.



13h05. La tension point sur certains visages, les sourires commencent à disparaître. Jusqu’ici, le nombre de candidats n’était qu’une donnée chiffrée sur une convocation. Là, maintenant, le chiffre prend corps et montre la difficulté du concours.



13h11. Dans la foule, je retrouve des élèves des promotions précédentes : Marie et Mylène de la p14, Blandine et Mathilde de la p15, Doris de la p16, Elise de la p17 … Le monde est petit : il y a 2000 personnes et pourtant, je parviens à les croiser.
Les visages de tous commencent à se tendre, les lèvres à se fermer. Je me rends compte de l’atout qu’ont les élèves à venir ensemble, à rester groupés. Le nombre de candidats, l’enjeu, la solitude sont autant de facteurs de stress qui s’additionnent et jouent en défaveur des candidats solitaires.



13h15. Les portes du Centrex s’ouvrent. Deux vigiles filtrent les entrées : “Votre pièce d’identité, s’il vous plaît ! » … Les candidats se dirigent vers la salle qui leur a été affectée. Il y en a dix au total.
J’essaye de détendre les élèves qui font la queue pour entrer dans le bâtiment. Je joue les paparazzi. Dans une des files qui s’est formée, à voix haute, je pose la main sur l’épaule des élèves : « Toi, c’est bon, tu l’auras ! ». Aux autres candidats, je dis : « Vous, non ! ». Au milieu des élèves, une femme de 35 ans. Je la regarde, hésite un peu, puis je dis : « Vous c’est bon, d’ailleurs il en faut 195 ! ». Ça fait rire les élèves. La femme sourit. J’ai éloigné un peu de tension. Je ne serai pas venu là pour rien.



13h26. Tous les élèves sont maintenant rentrés, mais il reste encore plusieurs centaines de candidats à contrôler. Les premiers ont déjà découvert leur place dans de grandes salles où ils sont environ 180. Une table, une chaise, des examinateurs. Les candidats sont maintenant vraiment seuls.



13h44. Dehors, l’allée est redevenue déserte. En cherchant un distributeur bancaire, je trouve un panneau "Police municipale". Derrière ces vitres sombres, de l’autre côté de l’avenue, ils sont là. Je ne peux plus rien pour les aider. Plus personne ne peut rien. Les élèves ont entre leurs mains les instruments de leur réussite. Pourvu qu’ils les aient bien (ap)pris !
La tension monte un peu en moi : quelque part, ils sont devenus mes enfants. J’aimerai tant voir leur réussite !



14h01. Distribution des sujets dans la salle 5. Alea jacta est ! Les candidats se penchent sur leur copie : le contrôle dans une rue commerciale très fréquentée d’un individu promenant un Rottweiler sans laisse ni muselière. Un sujet très intéressant dans la mesure où il oblige le candidat à réfléchir sur la conduite à tenir dans un tel cas de figure quand il sera en fonction demain sur la voie publique, en le laissant maître de la décision : informer ou interpeller ?



14h05. Je rentre dans la cafétéria qui jouxte le centre d'examen. Une quinzaine de tables avec autant de personnes. Toutes sont dans l’attente d’un époux, d’une relation, d’un enfant qui est venu passer l’examen. Certains viennent de très loin, en voiture ou en train, du Var, de Bretagne ou des Pyrénées (un candidat est venu de La Réunion !).
La fatigue assaille la moitié des personnes présentes. Certains s’endorment. Reste à espérer que le candidat accompagné n’ait pas aussi vite piqué du nez. Quoique … Si, finalement, c’est à espérer. Ça donne une chance de plus aux élèves !



D’autres lisent. Ou parlent ... de PM ! Toutes ces personnes sont persuadées que la personne qu’ils accompagnent va réussir. Un homme dit : « Ma fille a eu le bac haut la main, alors rédiger un rapport, vous savez, ça n’est pas un souci pour elle ! ». Je souris. Visiblement, il va manquer des données dans les masques ! :-)
Je sors mon habituel petit carnet à la couverture de cuir et je commence à rédiger le billet que je posterai dans la nuit sur le blog.

mercredi 26 janvier 2011

Le grand jour !

Voilà, dans quelques heures, les dès seront jetés. Trente élèves de la p18 passent aujourd'hui le concours pour lequel ils ont été préparés durant plus d'une vingtaine d'heures de cours magistraux.
A tous les élèves de la p14, p15, p16 et p17 qui passent (ou repassent) le concours, je souhaite toute la réussite du monde !

Images de patrouilles

Il n’a pas fait particulièrement froid hier sur le plateau de Cuffies, un "petit" -2°, mais j’ai particulièrement ressenti ce froid, jusqu’à en être gêné pour photographier.
Froid ou pas, les élèves ont dû sortir pour patrouiller, tant à pied à Soissons qu’à cheval sur le plateau picard. C’est le métier qui rentre !







mardi 25 janvier 2011

¡ Viva la revolución !

Une simple photo prise durant l'examen de DCP pour illustrer le titre de ce billet ;-)

Probable et improbable

Demain, c'est le concours. Tension et stress sont montés d'un cran depuis vingt-quatre heures.
Mes propos de la semaine passée m'ont parfois valu de passer pour un pessimiste auprès de quelques élèves. Je n’ai pourtant été qu’observateur ...
Dans une interview publiée dimanche après-midi sur le site d'information en ligne Rue89, le sociologue et philosophe Edgar Morin écrit : "Le probable, pour un observateur donné dans un lieu donné, consiste à se projeter dans le futur à partir des meilleures informations dont il dispose sur son temps."
Vivant au milieu des élèves, suivant les mêmes cours qu'eux et disposant des mêmes informations, je pense d'une part disposer des "meilleures" informations, et d'autre part savoir être un observateur intègre. Aussi, c'est sur la base des ressentis, des échanges et de mes observations que j'écris que contrairement à mes prévisions de début d'année, il n'y aura pas 20 élèves de cette promotion qui décrocheront le concours.
Maintenant, oui, comme je l'ai répondu dimanche à un lecteur, "Si vous saviez comme j'espère que dans quatre semaines, quand les résultats seront publiés, je me sois trompé. Et qu'avec le recul je passe pour un vieux râleur ... ! Ce jour-là, je serai très content d'être traité de "vieux" !!! "

Les yeux revolver

Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue
Elle a tiré la première, m'a touché, c'est foutu
Elle a les yeux revolver, elle a le regard qui tue
Elle a tiré la première, elle m'a touché, c'est foutu !
:-))



Extrait de la chanson de Marc Lavoine et Fabrice Aboulker écrite en 1985.

lundi 24 janvier 2011

RIP la photo du jour

Le propre du billet "Photo du jour", c’est justement de présenter LA photo de la journée. Seulement voilà, aujourd’hui fut un jour un peu spécial …
Toujours perdu dans mes contrariétés en arrivant à l’école ce matin, j’ai pensé que mon appareil photo, mon oxygène de vie, allait être LA solution. Pour me forcer à réfléchir et oublier lesdites contrariétés, j’ai choisi de travailler de façon très minimaliste : un boîtier uniquement équipé d’un 50 mm f1.8. Soit une focale fixe à très faible profondeur de champ. C’est à moi de me déplacer pour cadrer et la profondeur de champ minimale m’oblige à privilégier le portrait ou la mise en évidence d’un détail. Pour m’aider, deux élèves sont (involontairement) venus à ma rescousse dès le début de matinée, en m’aidant à me réimmerger dans mon sujet, la p18. :-)

J’ai donc passé ma matinée, puis mon après-midi, en cours de DCP à travailler avec ce 50mm, un exercice que je n’avais encore jamais mené sur une journée. J’avais à plusieurs reprises au cours de la journée pensé que "Ça y est, j’ai la photo du jour !" tellement j’étais satisfait de ce que j’avais photographié, notamment des mains sur des encolures, des profils de cavalières, des yeux de chevaux et surtout pas mal de regards d’élèves. C’est donc avec beaucoup de joie que je me suis assis en début de soirée devant mon ordinateur pour découvrir mes pépites de la journée. Et là … je suis directement passé au cimetière des trésors perdus du numérique !

Pour la première fois de ma vie de photographie numérique, la carte CF que j’utilisais a rendu l’âme. Plus aucun de mes appareils ne la détecte, plus aucun de mes lecteurs ne la lit. Adieu regards, mains, sourires, encolures et profils : j’ai tout perdu !

J’ai toujours été un photographe vigilant : j’ai toujours volontairement privilégié les cartes CF de 1 Go plutôt que les cartes de 4, 8 ou 16 Go. Déjà parce qu’en cas de vol, perte, casse ou problème de fiabilité d’une carte de 1 Go, c’est la disparition de 300 photos environ. Alors une carte de 4 Go, c’est le travail d’une journée complète ou d’une semaine qui peut s’envoler. D’où la stricte double sauvegarde quotidienne que je m’impose. Seulement voilà, ce soir, je n’ai pas eu le temps d’accomplir la moindre sauvegarde. Ma carte a flanché avant d’avoir restitué ses pépites … :-(
Elle est certes "garantie à vie" … ça me fait une belle jambe maintenant !
Je suis donc assez triste. Pour les élèves qui ont vu certaines de mes photos au cours de la journée et qui ne les auront jamais dans leurs boîtes mail. Pour les deux élèves qui m’ont motivé à repartir dans la promo et à qui je me réjouissais d’écrire : "Grâce à toi, merci !". Pour ceux qui suivent ce blog pour y voir des images qui les distraient. Pour moi-même enfin car j’ai perdu des regards, des attitudes, des moments, des lumières qui ne se représenteront pas.

Demain est un autre jour. Je vais donc reprendre mon petit 50mm, je vais retenter les mêmes choses et j’espère que le petit dieu malin va savoir vite me faire oublier cette journée qui m’a rappelé que le numérique peut-être aussi éphémère qu’il est incorporel …
Je me console aussi en me disant que j’ai perdu 130 photos sur une production numérique proche de 400.000 en 8 ans. Ce qui est au final donne une perte de 3,25 pour 10.000 clichés ou 0,0325 %. Vu comme ça, j’ai déjà un peu moins de larmes !



Comment peut-il quand même y avoir une photo prise dans la journée ? Tout simplement parce qu'en tout début de matinée, j’ai terminé une première carte CF débutée la semaine passée. Et qu’avant de prendre une nouvelle carte, j’avais tenté quelques photos des cavalières lors d’un exercice.

J-2 et J-7

Aujourd’hui, début de la 21e semaine de cours et dernière leçon de DCP avant l’examen la semaine prochaine pour les élèves. Et mercredi, le concours PM. Autrement dit, une semaine chargée d’échéances et lourde en stress et émotion pour beaucoup. D’autant qu’en DCP, de nombreux élèves sont pour le moment loin d’être assurés de réussir l’épreuve notée sur 150 points, la "moyenne" se situant à 90 points, soit 12/20. Autrement dit, c’est aujourd’hui qu’il leur faut s’engager pour tenter d’acquérir les connaissances nécessaires à réussir leur examen !

Pour se détendre l’esprit avant les échéances, quelques photos prises lors d’un précédent cours de DCP.









dimanche 23 janvier 2011

Gâchis ?

Voilà, les élèves sont maintenant à J-3 du concours, étape essentielle pour bon nombre d’entre eux puisqu’elle conditionne leur emploi de demain et leur vie pour au moins les dix à quinze ans à venir.
Peu de gens ont dans la vie de telles échéances. Quoique j’aie tout partagé avec les élèves, je ne sais pas dans quel état d’esprit on peut se trouver. Certes j’ai préparé le concours comme les élèves, j’ai travaillé et appris les leçons comme les élèves et je peux écrire que je me sens prêt pour ce concours. Sauf que pour moi … ça n’a strictement aucune incidence sur ma vie de demain que je le réussisse ou que j’échoue. Aussi ai-je travaillé sans aucune pression. Sans compter que je ne saurai même pas si j’étais capable de réussir puisqu’une concordance de date dans mon calendrier professionnel m’empêchait d’être disponible le 26 janvier, ce qui fait que j’ai annulé mon inscription en décembre. :-(

En région parisienne, le nombre de candidats est de 4077 pour 195 places. Le ratio final est peu élevé : 4,78%. Il est encore plus faible en Bretagne avec 4,4%. Même si l’on prend en compte qu’un tiers des candidats en région parisienne viennent en touristes ou sont mal préparés, le ratio reste de 7,17%. Et plusieurs centaines de candidats sont bien préparés, notamment ceux qui sont déjà en poste (ASVP, gendarmes, policiers nationaux). C’est donc un concours d’un niveau élevé, que les lauréats pourront être fiers d’avoir décroché.

A l’école, ils sont 30 à le passer. Il n’y a jamais eu autant de participation. Si je rajoute les 25 élèves issus des promotions 14, 15, 16 et 17 qui le passent ou le repassent, cela donne donc près d’une soixantaine d’élèves de l’école en lice. Au début de l’année, j’estimais que plus d’une vingtaine d’élèves de la p18 étaient capables de réussir. Aujourd’hui, j’ai presque divisé ce nombre par deux. A mon immense regret.
Pourquoi ce constat négatif ? Parce que je pense qu’un nombre important d’élèves n’a pas tout donné. Une élève m’a écrit : « Pourquoi être négatif ? On ne peut rien dire tant qu’on ne connaît pas les résultats. ». Certes, elle a raison. Mais une fois que l’on connaîtra les résultats, il sera trop tard pour corriger le tir !
Ensuite, un concours reste un concours. On ne sait jamais le niveau des autres et il y a une nécessité absolue à tout donner. Et cette année, le niveau va être encore plus élevé. D’une part parce que c’est une constante depuis plusieurs années. Ensuite, parce que j’ai discuté au cours des derniers jours avec des élèves des promotions 14, 15 et 16 et je me suis rendu compte que certains élèves, aujourd’hui en poste en police municipale en tant qu’ASVP, ont un niveau de préparation particulièrement élevé. Beaucoup plus élevé que la plupart des élèves de la p18 ! Les questions que m’ont posé ces anciens élèves m’ont parfois étonné par leur finesse d’analyse. Si la moitié de ces anciens élèves réussissent, cela donnerait un taux de réussite (appliqué à cet échantillon) de 50%. Et si ne serait-ce que 10 des 30 élèves de la p18 réussissaient, ce taux serait de 33%. A comparer au ratio moyen de 4,78%, il n’y a pas photo !

Sur la ligne de départ, les élèves de l’école représentent 1,11% des candidats et peuvent représenter, hypothèse basse, 8,73 % des lauréats. En résumé, un passage par l’école permet de multiplier par au moins 9 le taux de réussite à ce concours … d’Etat. Pour une école dont le diplôme n’est pas encore reconnu … par l’Etat, c’est assez paradoxal !
Si tel était le résultat final, il n’y aurait pas de quoi rougir de ces chiffres. Mais étant exigeant, j’aurai aimé aujourd’hui pouvoir tabler sur une hypothèse haute, à savoir 20 élèves de la p18 dans le carré final. Ce qui aurait donné 13,1% des lauréats issus de l’école. Si ce n’est pas le cas, alors oui, je considère que c’est du gâchis.



Il y a maintenant dix jours, j’ai poussé un coup de gueule envers les élèves, parce que j’aurai bien aimé écrire dans mon ouvrage final que cette p18 avait obtenu un résultat global proche de 70% à ce concours de gardien de police municipale. Mon appel n’avait que pour volonté de resserrer les rangs, de redynamiser les troupes et de rajouter un peu d’engagement là où il me semblait apparaître la lassitude.
Dix jours plus tard, je constate avec effroi que je me suis trompé. Que là où j’ai appelé à la cohésion, il y a de la division. J’en suis particulièrement affecté. A deux niveaux. D’une part parce que je n’aime pas me tromper. Secundo, parce que ça a une incidence directe sur mon travail. Un collègue m’a écrit : « Ce que tu décris, c’est au final du classique, mais que ça impacte ton taff … :-/ » …
Parce que jusqu’au jeudi 13 janvier, mon travail n’a presque été que du bonheur. A aucun moment, aucun matin je n’ai eu la moindre hésitation à me rendre à l’école. Mais là, et spécifiquement depuis le mardi 18, la question se pose à moi chaque matin. C’est la première fois de ma vie qu’elle se pose !
Quand des phrases comme « Pourquoi tu lui parles ? » ou « Qu’est ce qu’il fait là, lui ? » sont prononcées, je juge qu’il y a comme un gros souci. Déjà, si ces deux phrases émanaient d’un seul élève, je juge qu’elles posent question. Mais de plusieurs élèves, le mal est déjà plus profond. Quand les lèvres restent soudées, le mal est bien ancré. J’en ressens un profond mal-être, à tel point que jeudi dernier, je n’ai pas su me lever pour faire ce que j’ai fait sans jamais une seule fois me poser la moindre question depuis septembre 2008 : des photos en salle de classe !
J’avais écrit en début de semaine « Ils ont cassé mon rêve ». Bon, des rêves, j’en aurai d’autres, ça n’est au final pas si grave ! Mais que des comportements stupides entravent la marche en avant d’une personne qui n’a jamais refusé quoique ce soit à qui que ce soit dans cette promotion, là, je trouve que c’est un gâchis ahurissant.

Moudjahidines, Kurdish rebels et Talibanes

Il fait froid en Picardie. Très froid parfois.
J’ai, en décembre, traqué les Dianes chasseresses, pour l'occasion vêtues de tenues plus proches des rebelles afghanes ou kurdes que de la tenue qui fit scandale en 1777 sur la Diane chasseresse de Jean-Antoine Houdon. Cependant, tout comme le bronze de Houdon, le port de la tête est noble, le mouvement élégant et la beauté respectueuse :-)