Patrouille rurale

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jeudi 26 janvier 2012

Faut-il vivre cachés pour être heureux ?

Voilà une question un peu étonnante sur cette page et alors que l’existence même de ce blog était liée à un reportage qui est terminé depuis dix mois.
Seulement voilà, je constate que chaque semaine quelques dizaines de personnes (près de 100 !) viennent toujours lire tout ou partie de ce blog. C’est donc principalement à ces visiteurs "d’après le reportage" que je m’adresse.
Certains d’entre eux ont peut-être lu le billet du 31 décembre 2010 qui abordait la question du partage, notamment au travers de cette question : « Les plus grands bonheurs peuvent-ils toujours être partagés ? ».

En levant une grande partie du voile début février 2011, j’avais ouvert une boîte de Pandore de laquelle étaient immédiatement sorties de sournoises jalousies et de cruelles inimitiés, par celles-là même qui avaient été mes compagnes de route durant cinq mois. J’avoue que j’en avais été fort touché. Et je n’avais pas été le seul.
Je n’imaginais cependant pas qu’en levant ce voile, j’ouvrais aussi la voie à l’ignominie la plus infâme, au comportement le plus abject, au procédé le plus répugnant et haïssable, à l’acte le plus vil qu’il m’ait été donné de rencontrer au cours de ma vie. Sous la forme d’un acte commis courant décembre 2011 à 210 km de l’école, un acte que la morale réprouve et que la justice sanctionne, je me suis trouvé fusillé au cœur de ce bonheur partagé dix mois plus tôt. L’acte, éminemment dénonciateur et se voulant revêtir un caractère vengeur, avait fait mouche : j’étais définitivement à terre puisqu’il me touchait au cœur.
Le pire n’est cependant pas dans ce résultat. Cet acte nauséeux, que je souhaiterai qu’il eût été commis dans un accès de démence passagère, a aussi particulièrement frappé l’élève que j’aurai voulu le plus épargner. Et les dommages collatéraux d’innocents ne sont peut-être pas finis ! L’origine étant militaire, je ne devrais point m’en offusquer : il n’y a jamais eu de guerre sans dommages collatéraux.

Alors, depuis la mi-décembre 2011 tournent en mon esprit les propos de mon père alors que j’étais enfant : « Pour vivre heureux, mon fils, il faut vivre caché ! ».
Effectivement, si le 3 février 2011 je n’avais pas levé ce voile, la vie de plusieurs personnes n’en aurait pas été durablement affectée ! Et cela simplement pour avoir voulu partager un grand bonheur …
Je me retrouve donc coupable de quelque chose que je n’ai pas commis. Coupable sans être responsable : tout le paradoxe de cette situation. De quoi méditer longtemps !

D'un autre côté, je ne peux pas dire que je sois vraiment étonné du comportement abject de certains. N'avais-je pas intitulé mon billet du 5 décembre 2010, relatif justement à ce sujet, "Wild World" ?