Patrouille rurale

Patrouille rurale

jeudi 31 mars 2011

Best Of / Les inédits (5 – les bonnets)

Un samedi, fin février 2011. Il fait froid. Très froid même. Installé au milieu de la carrière, je photographie les élèves venus monter leur cheval. Une première élève profite du moment où j’ai l’œil rivé au viseur pour me voler mon bonnet. Bon, j’en ai un autre, cela ne me gêne pas. Une de ses camarades agit de même. Qu’à cela ne tienne, j’en ai un troisième ! Mais il y a trois élèves dans le manège. Sauf que j’ai un quatrième bonnet. Pour mon malheur, il y a quatre élèves cet après-midi là. J’ai donc perdu mon quatrième bonnet.







Oui, j’ai 4 bonnets dans mon sac. On ne sait jamais. La preuve ! Quand je rencontre quatre voleuses de bonnets :-)

Best Of / Les inédits (4 – les modèles dans l’abbaye)

Mars 2011. Abbaye Saint-Jean des Vignes. J’étais venu en mai 2010 faire quelques portraits avec des élèves de la p15. J’avais retenu le lieu et à l’occasion d’une patrouille pédestre, les élèves ont accepté de poser.
Nous n’avons eu qu’une crainte : que le directeur appelle à cet instant précis sur la radio car la caisse de résonance de cette pièce est phénoménale et tout le quartier aurait alors entendu l’appel :-(

mercredi 30 mars 2011

Adieu Charlie !

Après dix-huit ans de bons et loyaux services, Charlie a quitté jeudi dernier l’école pour sa dernière "mission", en stage dans l’Oise durant trois semaines. Ensuite, c’est en retraite que ce cheval goûtera un repos mérité.
Peut-être n’était-il pas d’accord pour quitter l’école car il a rechigné à monter dans le van …



Best Of / Les inédits (3 – les étoiles de neige)

Décembre 2010. Au cours du mois de décembre, il a neigé à plusieurs reprises sur le Soissonnais. Sur le site de l’école, j’ai alors croisé quelques étoiles de neige.





mardi 29 mars 2011

Jalousie et Bêtise (Mise au point)

Trois commentaires hier soir sur le blog. Ma réponse en quatre points.
Le directeur de l’école ne va sûrement pas aimer que j’en fasse une affaire personnelle. Mais quand cela va sans dire, cela va aussi parfois beaucoup mieux en le disant !

1. Préférence ?

Dans les commentaires, j’ai isolé deux phrases :
• « Vos articles et photos ne sont consacrés qu'à un seul groupe d'élèves. Je pense que même les élèves suivis pendant leur stage seront ceux là. (...) Sauf peut être pour votre petit groupe de préférées »
• « Qui seront ces élèves??? Il suffit je pense de regarder vos photos qui ne sont consacrées qu'à eux »

Depuis le 6 septembre, j’ai publié sur ce blog 297 articles accompagnés de 657 photos.
Dans le détail :
-. 3 photos sont relatives à des élèves de la p14 ou p15
-. 2 photos représentent l’ouvrier de l’école
-. 1 photo me concerne
-. 5 photos sont pour les professeurs ou la secrétaire
-. 121 photos concernent l’école, les chevaux, des détails équestres, des détails de cours en salle ou les petits chevaux.
-. 241 photos sont des portraits d’élèves (1 ou 2 personne à pied, à cheval ou en cours)
-. 76 photos sont des photos de petits groupes (de 3 à 6 élèves identifiables)
-. 208 photos sont des photos de groupe (au moins 3 élèves, pas toujours identifiables)

En ce qui concerne les 241 portraits, les 33 élèves y apparaissent au moins 5 fois chacun, sauf 2 qui n’apparaissent que 2 fois et une autre 4 fois. Huit élèves sont présentes entre 7 et 9 fois, dix élèves entre 10 et 14 fois et quatre élèves plus de 15 fois. Mon "petit groupe de préférées" compte donc 14 élèves. Pas si petit que cela.
Et si le classement du nombre de photos sur le blog devait être l’indication des élèves suivis en stage, il y a erreur. Puisque je devrais aller voir les élèves classés 1, 2, 4, 7, 8, 11, 14, 17 et 29.

Et tout cela ne tient pas compte des 20 liens du blog vers d’autres pages où figurent 356 photos, dont des portraits de TOUS les élèves.
En bref, il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Il est vrai que depuis le 13 janvier (pour ma prise de position en cours de formation au concours PM) et le 2 février (par jalousie envers une élève), certaines élèves ne me disaient même plus bonjour. Croyez-vous que j’ai envie de côtoyer des gens qui ne m’adressent plus la parole ?
J’indique aussi que s’il y a une note de participation dans cette école, c’est parce que justement les élèves ne participent pas tous de la même façon. Les élèves qui participent le plus, ceux qui n’ont jamais été absents, ceux qui se sont le plus occupés de leur cheval se retrouvent de facto plus souvent en photo. Le positionnement en salle de classe impose aussi des restrictions à certaines photos. Un travail de reportage n’est pas un travail en studio.
Je rappelle, puisqu’il semble que certains l’aient complètement occulté, que les élèves sont venus faire une formation professionnelle de garde à cheval, pas une école de mannequinat.
Enfin, personne ne me paye pour ces photos. C’est par pure passion. J’ai pris tout le monde en photo, je donne ces photos aux élèves. Mais rien ni personne ne m’y oblige. J’aurai pu ne prendre qu’une seule élève en photo que personne ne pouvait m’en faire le moindre reproche.

Pour mes visites de stages, je réalise un reportage pour un magazine équestre international. Qui dit équestre, dit cheval. Je ne vais donc pas aller voir des élèves à pied.
Qui dit magazine international, dit … international aussi dans les photos. Le site de La Grand Motte a donc été retenu, cette station balnéaire étant aussi réputée que Rimini, Miami, Benidorm, Marbella ou Saint-Tropez (l’article est édité sur 3 continents en 5 langues). Le site de Center Parcs en Sologne a été retenu pour les mêmes raisons : les cottages de Center Parcs ont un aspect particulier, aujourd’hui implantés dans 4 pays. Versailles, encore, quoique ce ne soit pas la Brigade équestre du Château (qui a été supprimée) mais la brigade équestre de la ville de Versailles, haut lieu du tourisme français. Enfin, l’Escorte Royale de la Police fédérale belge a ce côté "prestige" qui colle bien à un magazine qui parle de polo, FEI World Cup, jumping … et qui fait la part belle aux photos.
Pour ces raisons, il était donc logique que je me rende dans ces lieux. Et je rappelle que c’est le directeur qui a attribué les stages aux élèves, pas moi.

Quand à vous, Monsieur ou Madame qui avez écrit ces commentaires, vous n’êtes vraisemblablement pas un des parents d’élèves concernés par un stage dans les lieux indiqués (je crois déceler de la jalousie dans vos propos …). Alors posez-vous la question de savoir pourquoi votre enfant n’est pas parmi ces "élus" !

2. Chouchoutes ?

Dans un des commentaires, j’ai retenu cela :
• « J'oublie bien sûr que tu as su aider convenablement tes chouchoutes ou amoureuse »

J’ai su aider convenablement mes chouchoutes ?
Alors j’avais toute la classe pour chouchoute !
Pour rappel, j’ai (liste non exhaustive) :
-. Aidé financièrement 11 élèves pour des montants de 10 à 100€ (sans demander à être remboursé puisque j’ai dit à certaines élèves que c’était un don)
-. Pris à ma charge le négatif du repas de Noël, soit 538,48€ (publiquement annoncé en classe avec la déléguée en janvier), ce qui a donc profité à TOUS les élèves.
-. Adressé à TOUTE la classe le calcul expliqué du problème d’alimentation pour les aider à comprendre
-. Adressé à TOUTE la classe les cours de soins équins recopiés sous Word, expliqués et annotés
-. Offert à TOUTE la classe d’apporter un soutien en français et en maths et aidé précisément en cours particuliers 5 élèves.
-. Prêté un nombre incalculable de choses à je ne sais plus combien d’élèves (chauffage, cartes, boussole, matelas gonflable, connexion internet, lampe frontale, gants, …) dont beaucoup ne m’ont pas été rendues.
-. Toujours écouté sans compter mon temps les élèves qui souhaitaient se confier ou parler d’un problème (dimanche après-midi inclus ou encore après minuit).
-. Soutenu précisément 9 élèves dans des périodes de gros doute (souhait de démission, moral au plus bas, …). Deux élèves doivent sûrement se rappeler la réaction énervée de mon fils le soir de décembre où je les ai ramenées à l’improviste chez moi en pleurs, totalement abattues par le comportement de leurs camarades. J’ai ce soir-là privilégié ces deux élèves au détriment de mon fils qui l’a très mal pris …
-. Participé à tous les cadeaux d’anniversaire (même quand je n’y étais pas).
-. Aidé sans compter TOUTES les équipes de gardes (tous les élèves savent que j’ai été loin d’être le plus flemmard de la promotion).
-. Invité 43 fois chez moi des élèves, au nombre de 20 sur les 33 de la classe (et 3 de leurs petits copains)

En bref, j’ai simplement aidé "convenablement" TOUT le monde TOUT le temps.
Et comme je l’ai dit à toute la classe et devant la directrice le 17 janvier : « Tout ce que j’ai fait pour elle, je l’ai fait pour la p18 ! »

3. Jugement ?

Dans un des commentaires, j’ai retenu cela :
• « De quel droit vous permettez vous de juger certains élèves (…) Vous avez même à un moment critiqué notre façon d'élever nos enfants. Vos articles sont parfois très blessants et méchants, sauf peut-être pour votre petit groupe de préférés. (…). Vous jugez et ça je ne le comprends pas, vous qui dites rester neutre

Je ne vois pas où j’ai écrit rester neutre. Pour moi, la neutralité est un aveu de faiblesse. De grandes exactions ont été commises dans l’histoire de l’humanité parce que justement certains ont voulu rester neutres. Dans la vie, il faut avoir le courage de ses opinions.

Je ne juge pas. D’ailleurs les mots employés sont très précis :
« La dix-huitième promotion présentait une particularité (…). (…), au final le résultat est visiblement difficile à atteindre. Les jalousies, les individualités, l’égoïsme ont prévalu bien plus que nécessaire. (…). Mais j’ai quand même noté que les élèves les plus âgées de la promotion n’ont parfois vraiment pas du tout montré l’exemple à leurs cadettes (…) »
Où sont les jugements ?

Oui, j’ai écrit une fois « Parents, comment avez-vous éduqué vos enfants ? ». Je maintiens ce que j’ai écrit ce jour-là.
D’ailleurs quand un père de famille se permet d’appeler le directeur pour lui demander pourquoi il n’y a pas d’abri pour le scooter de sa fille ou qu’un autre appelle pour quasiment engueuler le directeur parce que sa fille n’a pas de poste en PM à la sortie de l’école, je me dis que ces parents-là doivent avoir du mal du mal à éduquer leurs enfants quand ils se comportent eux-mêmes de la sorte.

4. Maturité ?

Enfin, j’ai retenu cela :
• « De quel droit vous permettez vous de juger certains élèves alors que vous même avez dit être tombé amoureux des yeux revolver, vous appelez ça être mature ??? »

Quel rapport entre le jugement, l’amour et la maturité ? Y a t-il un âge à partir duquel on ne peut aimer ? ? J’espère me trompant en devinant sous cette phrase une certaine forme de moralité qui me choque …
A l'issue d'une discussion, une élève de la p18 m’a adressé hier matin un proverbe grec :
« Un cœur qui aime est toujours jeune ».
Son SMS sera ma réponse.


J’ajoute une dernière remarque :
J’écris publiquement. Je ne me cache pas derrière un pseudonyme. Je remarque que les commentaires les plus acerbes sont rédigés sous couvert d’anonymat total. Voilà une preuve de manque de franchise qui est très loin d’honorer les auteurs desdits propos.

Comme il faut être positif, je clôture ce long propos par l’extrait d’une phrase d'une élève de la p18 qui a pourtant quitté l'école avant l’heure :
« J’admire la volonté que tu mets dans cette école, j’admire ton travail, j’admire l’énergie que tu mets à nous comprendre, j’aimerai avoir toute cette énergie ».

Je pense que la jalousie demande beaucoup d’énergie et empêche la réussite

Best Of / Les inédits (2 – les chats perchés)

Mars 2011. Séance de sport. La formation tire à sa fin et l’engagement en sport a sérieusement chuté depuis que deux élèves seulement savent qu’elles auront à passer l’épreuve de sport du concours PM.
Un arbre en fleurs, quelques fleurs supplémentaires. Et un souvenir tout en sourires.



lundi 28 mars 2011

Best Of – Les inédits (1 – la paille)

La promotion 18 a terminé son cursus à l’école. Finies les notes, les réprimandes et le regard critique des professeurs, ou l’avis moqueur ou acerbe des camarades. L’occasion pour moi d’éditer quelques photos prises au cours de ces sept mois, des photos que j’ai retenues dans la mémoire de mon ordinateur en attendant de pouvoir les publier sans conséquences pour les élèves. D’où cette série "Les inédits".

Octobre 2010. Cela fait longtemps que l’on est censé ne plus apprendre à pailler, ni à remplir une brouette. Pourtant ce jour-là, un excès de remplissage et une manœuvre malheureuse aura raison d’un chargement un peu "limite" … Les élèves en seront donc quitte pour un ramassage à la main des brins de paille dans le gravier.
Ah oui, pour être chargée, la brouette était chargée !!!



International

Tout au long de la formation, les élèves ont voyagé. Grâce aux paroles du directeur qui, à chaque fois que les élèves faisaient une erreur, manquaient d’attention ou n’écoutaient pas, prononçait une petite phrase qui était à la fois moqueuse et drôle.
J’en ai retenu quelques unes au cours de ces sept mois. Les élèves ont ainsi voyagé de Malte aux Pays-Bas en passant par l’Afrique du Nord.

– Ne faites pas du bruit comme des charretiers hollandais !
– C’est quoi cette tenue ? On dirait des Portugaises en mal d’amour !!!
– Pourquoi prenez-vous un air de Normande en train de traire une vache ?
– Vous êtes des brêles ! En Arabe, ça veut dire des mulets !
– Ne prenez pas l’air du soldat africain qui ne veut pas comprendre !
– Vous marchez comme une paysanne du Nord !
– Faites moi penser à donner les ordres en Arabe parce que vous ne comprenez pas le français !
– Qu’est ce que vous vous faites embarquer par une chèvre maltaise ?

"Les Portugaises en mal d’amour" reste de loin ma préférée :-))


dimanche 27 mars 2011

Trois semaines de stage

Ce week-end, j’ai fait comme les élèves : j’ai quitté l’école (avec un certain pincement au cœur) et j’ai préparé ma valise pour partir en stage.
Dans le cadre d’un reportage pour un magazine équestre, je vais en effet visiter plusieurs élèves qui accomplissent leur stage à cheval. A partir de mardi mes pas me conduiront consécutivement dans l’Hérault, les Yvelines, l’Oise, l’Yonne, le Calvados, la Somme, la Belgique, le Loir-et-Cher et à nouveau la Belgique.
Je vais donc pour trois semaines retrouver ma passion originelle : la photo.

J’espère qu’il me restera cependant un peu de temps pour continuer à avancer sur les travaux que j’ai projeté de réaliser pour les élèves, notamment un « Où est Charlie ? » qui commence à ressembler à l’escargot dont je parlais sur ce blog en septembre dernier. :-/


Les élèves à l’entretien des cuirs jeudi dernier



Et une manière originale de bien nettoyer les coutures d’une sangle : avec la pointe d’une vieille équerre scolaire ...

Bilan (2 – la formation)

La dix-huitième promotion présentait une particularité : c’est son jeune âge. La plus jeune des élèves n’a d’ailleurs fêté ses 18 ans qu’il y a six jours. Ce qui se traduit sur le papier par une méconnaissance globale de la vie. Et de la vie professionnelle en particulier, seule 3 ou 4 élèves ayant travaillé avant d’arriver à l’école.
Quoique tous ces élèves aient délibérement choisi d’entrer dans cette formation professionnelle et que l’école tente d’inculquer les valeurs essentielles d’un travail dans une fonction régalienne de l’état (respectabilité, impartialité, solidarité, conscience professionnelle), au final le résultat est visiblement difficile à atteindre. Les jalousies, les individualités, l’égoïsme ont prévalu bien plus que nécessaire. Est-ce dû au jeune âge de la promotion ou au fait que les valeurs traditionnelles soient de moins en moins inculquées au sein de l’école ? Je ne saurai encore me prononcer. Mais j’ai quand même noté que les élèves les plus âgées de la promotion n’ont parfois vraiment pas du tout montré l’exemple à leurs cadettes ! Je dirai même que la maturité n’a pas attendu le nombre des années et que les deux plus matures étaient parmi les plus jeunes ! Mais quand même, voire des jeunes femmes faire des gamineries la veille de rentrer en police, ça m’interpelle un peu. Là où le métier impose de la réflexion, du recul, de la pondération, au terme des sept mois de formation, certains élèves en manquent toujours énormément !

Elève tout autant qu’observateur, j’ai comme les élèves adoré certains cours et moins apprécié d’autres. Je termine cependant avec un immense regret : c’est que les cours que j’ai jugés les plus passionnants, ceux du directeur, sont les moins nombreux. Pire même pour les cours d’alimentation équine, que tous les élèves attendaient avec avidité, et qui ont été réduits à une seule unité !
Je suis comme les élèves : je me serai bien passé des trois dernières heures de patrouille de lundi dernier pour m’asseoir trois heures en salle de classe écouter le directeur nous parler d’alimentation équine. Je quitte donc la formation avec une lacune : je ne sais toujours pas comment on nourrit un cheval. Mais j’en ressors avec un grand souvenir : j’ai eu plaisir à écouter certains cours et le seul fait de les écouter m’a permis de les retenir tellement l’orateur était passionnant.

J’ai déjà demandé à plusieurs élèves quel était le meilleur souvenir qu’ils avaient de cette formation. Les réponses sont quasiment toujours les mêmes : les marches et notamment la première marche, celle de 30 km qu’ils accomplissent quatre jours à peine après être rentrés à l’école. Des marches qui sont destinées à forger la cohésion et la solidarité. Viennent ensuite dans les moments les plus appréciés, la formation au premier degré de tonfa, le tir et les cours du directeur.





samedi 26 mars 2011

Bilan (1 – les chiffres)

La formation proprement dite s’est terminée avant-hier sur un quasi adieu du directeur à ses élèves. Ces derniers ne reviendront en effet qu’une seule et dernière fois à l‘école afin d’y passer l’examen final fin juin. Dès ce matin, certains ont déjà quitté le Soissonnais pour se rendre sur leur lieu de stage. Des lieux répartis sur toute la France et même au-delà puisque cela va de Mimizan (40) à Bruxelles, en passant par Tarbes (47), Bruyères-sur-Oise (60), La Grande-Motte (34), le Parc du Marquenterre (80) ou le Calvados.

Fin de la formation, donc l’heure d’un premier bilan. Trente-trois élèves au départ le 6 septembre 2010 et trente à l’arrivée, trois ayant pour raisons personnelles choisi d’abandonner en cours de route, même si, fait exceptionnel, ces démissions sont intervenues en décembre, janvier et février, alors que jusqu’ici les démissions étaient toujours enregistrées dans les huit premières semaines de cours.

Sur le plan des concours passés par les élèves, la promotion 2010-2011 restera comme exceptionnellement mauvaise puisque seulement deux élèves ont réussi la première partie du concours de police municipale. Ce qui n’était jamais arrivé à ce jour. Et seulement trois élèves ont réussi la première partie des épreuves du concours sous-officier en gendarmerie. Ce qui est un bilan dont personne ne peut s’enorgueillir. Bilan dont il est encore difficile de connaître vraiment les raisons à ce jour. Certaines élèves correctement notées tout au long de l’année se sont retrouvées avec des notes extraordinairement mauvaises le jour du concours (moins de 05/20, voire 1,75/20). Il faudra attendre que les élèves aient pu voir leur copie pour savoir où se situe le souci. Quant au français souvent décrié, il n’est réellement à la base de l’échec que de 4 élèves sur les 28 qui ont passé l’examen. Je ne peux d’ailleurs qu’encourager les prochaines promotions de l’école à travailler leurs lacunes en français car le niveau moyen des élèves est extraordinairement faible !

Alors que la formation vient de se terminer depuis seulement quelques 48 heures, sur le plan professionnel, deux élèves vont enchaîner derrière leur stage avec un CDD de 6 mois en PM, contrat qui peut être prolongé par un CDD d’un an. Trois autres élèves sont assurées d’un CDD de trois mois, tandis que deux autres ont un CDD de six mois. Un autre dispose d’un CDD de six mois mais il n’a pas définitivement accepté l’offre. Enfin, une dernière a un contrat de 5 ans en police nationale. Et deux autres vont intégrer prochainement l’école de gendarmerie après avoir réussi le concours de GAV. De façon certaine, un tiers des élèves repart donc déjà avec une première entrée salariée en police. C’est qui est un bilan loin d’être négatif.
Si les choses suivent leur cours comme ce fut le cas les années précédentes, quatre ou cinq élèves devraient, sous couvert de s’investir dans leur stage, engranger un CDD de 3 à 9 mois à suivre. Ce qui donne finalement un bilan plutôt positif. Résultat qui va augmenter dans les prochaines semaines puisque plusieurs élèves partent prochainement en rendez-vous pour l’étude d’une candidature d’un CDD en PM.

En bref si les résultats aux concours sont mauvais, l’insertion professionnelle est déjà meilleure que pour la précédente promotion. C’est au final ce que je retiendrai.


Vérification et notation de l’entretien de la sellerie le jeudi 24 mars :



vendredi 25 mars 2011

Bon stage !

Comme je l’ai écrit hier, la formation à l’école de Soissons-Cuffies s’est donc terminée après 200 jours. Trois étapes clôtureront définitivement cette formation : une période de stage de trois semaines qui commence lundi, la remise le 9 mai par chaque élève d’un rapport parlant de la formation et du stage accompli, et enfin en juin un examen final portant sur toutes les matières enseignées depuis septembre.

Hier jeudi, c’était donc un jour particulier, attendu par certains, craint par d’autres : les au revoirs, la séparation après les adieux du directeur.
C’est la dernière fois que vous êtes sous mon commandement … Promotion 18 … Garde à vous !
Quelques mots pour dire qu’il est heureux d’avoir formés les élèves, puis :
Second rang … Un pas en arrière !
Les élèves s’attendent à pomper une dernière fois, en guise d’adieu. Ce n’est pas le cas.
Le directeur s’adresse à chaque élève en lui délivrant une petite phrase amicale, parfois cependant lourde de sens, suivie d’une poignée de main.
Ainsi : « Ah mon petit soldat! Je suis fier de vous ! Fier de vous enseigner ce que je sais ! Vous avez été exemplaire! Bonne chance dans votre vie future ! C'est très bien, continuez comme ça ! »
Des propos qui resteront durablement marqués dans l'esprit de l'élève concernée.

Pour quatre élèves, la phrase est on ne peut plus courte. Elle se réduit à 2 ou 4 mots froidement prononcés : « Bon stage ! » ou « Bon stage à … ». Elle claque d’une façon cinglante dans la tension du moment. Publiquement, devant toute la promotion, le directeur vient de sceller définitivement l’attitude de quelques élèves, désavouant leur comportement durant les dernières semaines de la formation.
Pour les élèves concernées, ce sont des larmes. Pour le reste de la promotion, ce sont des sourires. Le 6 septembre, le directeur avait dit en guise de bienvenue : « C’est donnant-donnant ! ». Malheur à celles qui ont oublié ces mots chargés de sens.
Par ce geste, le directeur démontre à nouveau que l’école de gardes à cheval de Soissons est une école de la vie !








Petit moment d’émotion aussi pour l’élève qui a pour la dernière fois procédé à l’appel matinal, avec les adieux de la directrice

jeudi 24 mars 2011

Retour au port

Nous sommes partis du port le 6 septembre 2010. Nous étions alors 34. Je savais que la traversée allait être longue, difficile mais riche d’enseignements. Je savais aussi que je ne serai peut-être pas le dernier à tomber à l’eau.

Au moment où nous touchons le port au terme d’une traversée d’exactement 200 jours, c’est avec peine que je regrette la disparition de trois d’entre nous. D’ailleurs à deux reprises, je suis moi-même tombé à l’eau et à deux reprises quelques camarades m’ont repêché !
Je constate aussi avec une profonde déception que les valeurs inculquées par le capitaine LA SALA, à savoir le partage, la solidarité, la pondération et l'engagement n’ont pas été retenues et appliquées par un grand nombre.
Je déplore aussi avec amertume que des nuages omniprésents d’embruns (palabres, on-dit, jalousies puériles, gamineries stupides, …) aient littéralement vérolé la traversée. Sans compter quelques coups durs (comportements égoïstes, tensions, claques, …) qui ont parfois rendu l’atmosphère en cale assez irrespirable.
Au moment de relever les filets, la pêche est maigre puisque seulement deux moussaillons ont réussi les premières épreuves du concours passé et que seulement trois autres ont passé les premières longueurs de l’examen de sous-officier. Maigre, très maigre alors que je maintiens que cette pêche aurait pu être nettement plus fructueuse !

Le port est donc atteint après 27 semaines et 4 jours d’un voyage au cours duquel, et jusqu’à apercevoir les côtes hier, les vrais caractères se sont révélés. Plus souvent sur leur aspect négatif que positif d’ailleurs.
Pour beaucoup, ce fut –et ce restera– une grande leçon de vie.

Pour certains, la traversée sera sans lendemain. A ceux-là, je souhaite bon vent sur les autres routes de la vie !
Pour d’autres, tous ceux qui n’ont pas su (ou pas voulu) suivre les lumières du phare LA SALA, une autre traversée commence. Il va leur falloir apprendre à ramer seuls, à ramer fort parce que maintenant ils sont seuls face à des vents qui risquent parfois d’être sérieusement contraires.
Pour les derniers, malheureusement une petite poignée, après une traversée réussie, un nouveau voyage débute, dans la continuité du premier. Je le leur souhaite aussi fructueux !

Enfin pour moi, j’ai croisé durant ce périple une île paradisiaque. Si tant est qu’il ne m’en reste qu’un souvenir, ce seul souvenir illuminera d’or les semaines, les mois et sûrement les années à venir !


mercredi 23 mars 2011

Amour du cheval

Très souvent, entre l’élève et le cheval qui lui est attribué, c’est la passion assurée. A croire que le directeur qui fait les appariements en début d’année a du flair …

mardi 22 mars 2011

Petits … mais toujours chevaux

Les petis chevaux spectateurs de la vie à l’école …







lundi 21 mars 2011

Passionnément animée

Ce billet était initialement parti pour s’intituler "Amertume", mais j’ai pensé que les prochains jours risquaient d’être aussi amers et j’ai donc pris le soleil radieux de l’après-midi pour effacer la déception et la mélancolie qui étaient d’abord apparues (je ne manquerai pas d’en reparler …).
Clap de fin sur les séances de sport, avec une dernière séance aussi studieuse que le ciel était nuageux … :-) … mais passionnément animée de bonne humeur pour certains.











Bon, certes, c’est un peu toujours la même élève (déjà celle qui faisait la naïade en plongeant il y a quelques semaines), mais quand même, sur une main …

dimanche 20 mars 2011

Le goût de la fin

Dernière semaine de cours à partir de demain. Et dernières patrouilles demain lundi en matinée pour les élèves. Ensuite, les patrouilles ce sera durant les stages ou lors des premiers emplois.



samedi 19 mars 2011

Garder le sourire

Au 195ème jour de la formation et à 5 jours de la fin, c’est la tristesse qui prévaut pour beaucoup d’élèves. Tristesse pour tous ceux qui ont échoué au concours de policier municipal ou au concours de sous-officier en gendarmerie, tristesse d’une séparation bientôt effective après de multiples moments de partage. Même l’école est vide puisque la plupart des élèves sont rentrés chez eux ou se retrouvent pour partager quelques derniers moments.
Pour beaucoup, cela commence aussi à être l’heure des bilans. Tous n’ont pas la même vision de leur passage à l’école et n’en repartiront pas avec les mêmes acquis.
Avant de commencer moi aussi à tirer les premiers bilans, je préfère pour l’instant garder le positif : du partage, des sourires, de la bonne humeur. Comme à l’issue de la séance de sport de mardi dernier.

vendredi 18 mars 2011

Gueule de bois

Hier matin, je me suis levé avec la gueule de bois. Ou ce que j’imagine être la gueule de bois puisque jamais au cours de ma vie je n’ai bu de manière à me retrouver dans cet état.
Mauvaise nuit, mauvais réveil, gorge nouée, difficulté à comprendre le pourquoi du comment, … mes sensations sont brouillées après l’annonce des résultats des admissibles au concours PM.

Certes les élèves ont été spécifiquement formés à rédiger des rapports délictuels et pour la première fois depuis huit ans, c’est un rapport contraventionnel qui a été proposé. Mais dans ce cas, pourquoi les élèves des promotions 14, 15 et 16, ASVP sur le terrain depuis deux ans et habitués des situations contraventionnelles, n’ont-ils pas mieux réussi ?

Certes, le français est une épreuve éliminatoire pour beaucoup d’élèves. Mais en quoi les élèves de la p18 seraient-ils plus mauvais, et que les promotions 14 ou 16, et que la moyenne nationale ?

Le 13 janvier, après que je me sois énervé auprès des élèves auxquels je reprochais un manque d’engagement en cours de préparation au concours, une élève m’avait écrit : « Mais Thierry, tu ne peux rien dire tant que l’on n’a pas les résultats du concours ! ».
Voilà, maintenant, les résultats, on les a ! Mon coup de gueule était-il alors fondé ?
Que le rapport ait été contraventionnel là où les élèves attendaient du délictuel, certes, … mais le système de notation et la formation suivie par les élèves font que potentiellement les élèves auraient dû être dans les clous. Avec 8 points attribués pour les éléments du sujet et la structuration du rapport, les 30 candidats de l’école auraient dû en prendre 7 ou 8. Neuf points pour l’exposé des diligences et les mesures prises. Les élèves auraient dû avoir un minimum de 4 à 6 sur 9 pour ceux qui avaient traité le rapport de manière délictuelle. Et enfin trois points étaient sur les références du droit et les articles de loi. Un volet où au vu de la formation, les élèves pouvaient s’attendre à glaner un minimum absolu (s'ils avaient retenu les leçons) de 1,5 à 2,5 points. Soit, un total compris entre 12,5 et 16,5/20. Largement de quoi être dans les candidats déclarés admissibles … quand on avait traité le rapport de façon délictuelle !

Alors les élèves n’auraient-ils pas assez travaillé ? Mon coup de gueule du début janvier est-il vraiment légitime ?
L’épreuve de français a t’elle été le facteur éliminatoire ?
Les correcteurs n’auraient-ils pas tous suivi la grille de notation édictée par le jury, voire certains auraient-ils délibérément écarté les rapports traités de façon délictuelle et non contractuelle ? Quoique cette position me gêne dans le cadre d’un concours de la fonction publique, c’est pourtant un son que j’entends de la part de plusieurs fonctionnaires de police.

Il va falloir attendre que les élèves recalés reçoivent leur relevé de notes pour tenter de mieux comprendre et pouvoir répondre à ces trois questions.
Le directeur de l’école l’a dit aux élèves jeudi matin : l’échec de cette promotion, c’est le sien. Trente six heures après le verdict, je suis toujours aussi sonné, c’est le mien aussi.


jeudi 17 mars 2011

Abbaye du jour

Venir à Soissons et ne pas garder une trace photographique de l’abbaye Saint-Jean des Vignes, "gloire" du tourisme local, c’était impossible. Et pourtant, si je n’avais pas été patrouiller cet après-midi avec ce groupe d’élèves, cette photo n’aurait jamais existé.

Le petit dieu malin a envoyé la bonne situation au bon endroit au bon moment, d’autant que cette photo résume bien la formation : 1. L’école est à Soissons 2. Les élèves garde portent une tenue bleue spécifique. 3. Avant de patrouiller à cheval, on apprend à patrouiller à pied.



Et enfin un peu d’activité lors d’une patrouille avec un incendie d’appartement. Il était temps après neuf heures infructueuses sur le terrain !
Encore que … il ne s’agissait que d’un exercice d’entraînement des pompiers :-(

Patrouille du matin

Pas encore découragé par deux sorties pédestres peu animées, j’ai ce matin accompagné deux élèves en patrouille rurale. A l’image de la ville les jours précédents, la campagne soissonnaise est d’un calme absolu.
Il ne s’est donc rien passé ? Si, un cheval a déferré. :-(



mercredi 16 mars 2011

Impuissance

J’en ai déjà parlé sur ce blog à plusieurs reprises : les résultats du concours de police municipale s’approchaient à grands pas. Et ce jour du 16 mars était le grand jour.

A force d’avoir voulu tout faire comme les élèves, et même si au dernier moment je n’ai pas participé aux épreuves écrites, ce concours PM était aussi devenu "mon" concours. Je devenais impatient d’en connaître les résultats.
Depuis quarante-huit heures, la tension montait en moi comme elle montait chez les élèves. J’avais d’ailleurs rêvé il y a deux jours que 16 élèves étaient déclarés admissibles. Quoique ce nombre me semble fort élevé, quasi impossible, j’imaginais un résultat à la hauteur de mes espérances, fussent-elles illusoires.

Puisque les résultats devaient être affichés sur le web en soirée, je fis comme beaucoup d’élèves : j’étais devant mon écran dès 17h00 et j’avais enregistré la page web dans mon GSM en cas de panne de mon ordinateur (!).
Rien de publié à 17h00 ? Je revenais à 17h10. Toujours rien à 17h10 ? Je suis revenu à 17h20. Et ainsi de suite jusqu’à 17h40 où 5 noms furent affichés. Puis 7 à 17h46. Puis 9 une minute plus tard. Neuf noms de candidats ayant autorisé l’affichage de leur nom. Une annotation que je ne comprenais pas car dans tous les autres résultats édités, ce distinguo n’existait pas. Et toujours pas un seul nom d’élève de la p18. Angoisse quand tu étreins !
Quand la liste eut atteint le nombre de 53 noms publiés sur un total de 134 admissibles, le nom d’une première élève apparut. La tension grandissait car l’on était déjà arrivé à la lettre H. Je tentais de me réconforter en me disant que les élèves des lettres A à G devaient avoir oublié de cocher la possibilité d’éditer leur nom sur le site de l’organisateur ...
A 67 noms publiés, une seconde élève apparut. Mais on était déjà à la lettre L !
Le jeu, si tant est que le vocable soit approprié quand un avenir se dessine sur un résultat de concours, dura ainsi de longues minutes. Il fallut rafraîchir la page toutes les minutes jusqu’à 18h12 pour que 97 noms soient affichés sur les 288 personnes déclarées admissibles. Mais dans ces 97 noms, il n’y avait que deux élèves de la p18. Petit vent de panique tant chez moi que chez les élèves : tous les autres élèves reçus auraient-ils interdit la publication de leurs noms ?
Tandis que tout le monde se perdait soit en désespoir (« c’est bon, je ne l’ai pas »), soit en incompréhension (comme moi), la page web afficha un splendide « Résultats en attente de publication » à 18h14 !!! Mais de qui se moque t’on ?!
La tension monte, le palpitant s’accélère un peu, les textos se multiplient avec les élèves, le téléphone sonne. Entre angoisse, incompréhension, abattement et panique, difficile de tracer une route empreinte de sérénité !



Il fallut alors prendre son mal en patience de (trop) longues minutes pour qu’enfin, une dizaine de minutes plus tard apparaisse une liste dénommée : « Nombre de candidats admissibles ayant autorisé l’affichage de leur nom : 288 sur 288 admissibles ».
Alors, le doigt fébrile sur le curseur de la souris, je parcours la liste d’abord à la recherche du nom que je souhaite voir inscrit, puis des noms que j’attends. Et là, le blanc. Hormis les deux noms déjà lus un quart d’heure plus tôt, rien ! Je reprends donc la liste alphabétique des 288 noms. Et là, le blanc devint noir. Alors, plus calmement, me disant que la tension et la nervosité m’empêchent de voir correctement, je relis une seconde fois. Puis une troisième. Et même une quatrième ! Et là, le noir devint néant.

Des 288 noms affichés, seuls cinq étaient ceux d’élèves de l’école !!! Deux de la p14, un de la p15 et deux de la p18. Certes, j’avais imaginé 20 lauréats en novembre, certes j’avais rêvé 16, certes la professeure qui avait formé les élèves avait entrevu 10, mais deux ?! … Deux !? Non, ça n’est pas possible !
Pourtant, aussi cruel que cela puisse être, cela était bien le cas : deux noms et rien que deux tout petits noms étaient affichés.
Pourquoi ? Comment ? … Je n’avais pas les réponses. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je pris ce résultat comme si moi-même j’avais passé le concours, comme si moi-même je l’avais raté. J’avais la gorge nouée, la voix éteinte. Et même un début de larmes. Il faudra à l’avenir que j’évite de me plonger autant dans mon sujet !!!

En échangeant avec une élève dont je n’avais même pas imaginé un seul instant qu’elle ne réussisse pas, et à laquelle je faisais part de mon désarroi, elle me répondit que « Oui, sauf que toi, ta vie est faite ». Et là, un grand sentiment d’impuissance m’a traversé !

Pourquoi "impuissance" ? Parce que si c’est exact que ma vie est faite, mon "travail" lui n’est pas fait. J’aurai voulu aider cette élève comme plusieurs autres qui ne sont pas dans les 288 admissibles. Mais je ne sais pas.
Je suis venu dans cette école pour raconter cette formation, ce faisant je l’ai vécue. Par mimétisme, par immersion, la réussite de cette élève comme la réussite de ses camarades, c’est ma réussite. Quand j’ai voulu quitter cette promo, cette même élève m’avait dit : « Tu as commencé avec nous, tu finis avec nous ! ». Une autre élève m’avait écrit : « Tu fais partie de notre promo et sans toi la P18 n'existe plus ! ». J’ai vécu 27 semaines avec ces élèves. Leur échec, c’est aussi le mien. Je n’ai pas pensé un seul instant raconter quelque chose qui se termine en forme d’échec. Un élève m’a dit au téléphone au cours de la soirée : « Je suis hyper vexé ! ». Moi aussi. Même si je ne me suis pas assis à la même table une après-midi de fin janvier à Lognes ou à Rungis !
Et comme eux je vois un avenir serein, une vie à faire, pour un moment disparaître au loin.

Toujours aussi long !

Cet après-midi, j’ai accompagné deux élèves en patrouille pédestre en ville, dans un secteur qui aurait pu être animé : la plus grande zone commerciale de la ville. Nous sommes mercredi, jour de repos en primaire et pour les collégiens, et les mamans sont de sortie. Mais … ce fut aussi calme que la veille au matin. Rien de rien de rien ! Si ce ne sont quelques automobilistes, voire tous, qui ralentissaient quand les élèves garde approchaient du trottoir.

Quatre élèves de la p18 avaient été désignés pour épauler les élèves de la p19 dans leur découverte des patrouilles pédestres, même si au final, ce n’était pas tant que ça une découverte puisque les élèves de la p19 en sont déjà à plus de cinq patrouilles pédestres.
L'occasion cependant pour rappeler aux nouveaux que dans ce métier, en général il ne se passe rien. Mais que la vigilance ne doit jamais décroître. Un peu comme en photo en quelque sorte où le petit dieu malin qui permet la photo différente n'est pas toujours de sortie !

Pour terminer sur une note positive, je retiens le soleil. C’est la première semaine où les élèves peuvent patrouiller en polo.




Si, si, c’est bien un parking de zone commerciale. Mais comme en général, dès le 16 du mois les gens normaux n’ont plus de sous, ils ne vont plus dans les magasins, donc les parkings sont … vides. Comme le rapport d’activité de patrouille que vont rendre ces deux élèves.

mardi 15 mars 2011

Long, mais long !

Ce matin, j’ai souhaité suivre un groupe d’élèves en patrouille pédestre en ville, de préférence dans un quartier animé afin de pouvoir réaliser quelques prises de vue vidéo pour le clip "souvenir" que je souhaite réaliser pour la p18.

J’avais le choix entre suivre des élèves en centre-ville commercial ou dans un quartier uniquement composé d’habitat social sous forme d’immeubles. J’ai choisi ce dernier en pensant qu’il y aurait quelque chose à voir, un peu d’animation et surtout, peut-être par déformation médiatique, avec quelque animation de nature à permettre aux élèves de rédiger un rapport dense.
Eh bien, je suis resté sur mes attentes ! J’ai marché, j’ai marché et j’en encore marché. Au lent pas des patrouilles pédestres, celui où quand on est fatigué, … on s’endort presque. J’ai marché et ce fut tout. Que ce soit les élèves ou moi-même, nous n’avons rien vu. Hormis une voiture sans vignette d’assurance, un banc public cassé, une maison à l’abandon, deux globes de lampadaires vandalisés et jetés dans la cour de la chaufferie de quartier, et quelques papiers gras ou une flasque de rhum jetée dans un parc public, rien ! Bien maigre comme rapport après deux heures et trente minutes de marche … à pas lent.
Ma conclusion est simple : patrouiller à pied, il faut vraiment avoir envie !

Heureusement, j’avais mes appareils photo pour m’éviter de trop m’endormir.
Et pour suivre les images équestres d’hier, j’ai traqué les fleurs :-)