Patrouille rurale

Patrouille rurale

dimanche 31 octobre 2010

Deux mois déjà !

Voilà un dimanche qui tire à sa fin, une semaine qui se clôt, et déjà le terme du second mois que les élèves ont passé à l’école. Soit bientôt le tiers de la formation. L’occasion de dresser un premier bilan.

Mon premier regard sur cette formation, c’est que c’est loin d’être une partie de plaisir où on se la coule relax, façon faculté*. La formation est physique et il faut avoir la santé pour enchaîner les semaines, même si le planning de l’école a été rectifié cette année, avec une semaine de garde alternée par une semaine de repos, suivie d’une semaine de pansage elle-même suivie d’une semaine de repos. "Semaine de repos" signifiant "semaine limitée aux seules heures de cours".
Malgré cet aménagement, les cours en salle qui alternent avec les marches, les missions, les patrouilles et les travaux équestres nécessitent une bonne forme physique … et aussi une bonne motivation. Parce que les cours dispensés ne sont pas de tout repos non plus : la découverte de la rédaction d’un rapport de police, la connaissance des maladies équestres, l’enseignement des animaux nuisibles ou chassables demandent une attention que l’activité physique a vite fait de mettre à mal. J’avoue donc, que comme les élèves, il m’arrive d’avoir des passages à vide quand je me retrouve en salle de cours :-(

Mon second regard confirme ce que j’avais découvert en 2008-2009, c’est que cette formation est en relation directe avec ce qui se passe sur le terrain quand on doit patrouiller à pied ou à cheval. Au moins les élèves ne seront-ils pas surpris une fois en poste ! :-)
Ils apprennent aussi à travailler sept jours sur sept. Et même si le dimanche est encore une sacro sainte institution dans notre pays, dans les faits il en va tout autrement et les élèves découvriront que tant en brigade équestre qu'en environnement, il leur arrivera de travailler sept jours dans la semaine ... comme à l'école !

Mon troisième regard concerne les élèves. Cette école est réellement une école de la vie. Elle apprend l’ordre, la discipline, la solidarité, la cohésion, la précision, l’obéissance et le commandement. Chaque élève qui oublie une seule de ces notions ne sera pas dans le carré final, celui dont les éléments sont assurés de bénéficier des meilleures places en stage puis dans la vie professionnelle, sous réserve évidemment que les leçons soient apprises. Certains élèves ont déjà intégré tous ces paramètres et sont en lutte pour la place de major de la promotion. Pour les autres, il est plus que temps de se réveiller parce que le premier conseil pédagogique va se tenir en novembre ! Après, il risque de ne rester que les yeux pour pleurer.
Les élèves ont d’ailleurs été prévenus dès les premières minutes dans l’école. J’ai retrouvé dans mes notes quelques paroles du directeur à 09h15 le 6 septembre : « Tout le monde ici a ses chances. Vous travaillez, vous êtes volontaire par vos actions, vos travaux. Les gens qui se mettent en avant par leur travail, ce seront les premiers servis. En aucun cas, il ne doit y avoir de bagarre ou de jalousie. Vous êtes unis, vous êtes un groupe. »



* Attention, je n’écris pas que l’on se tourne les pouces quand on est sur les bancs de la fac. Ayant passé six ans sur les bancs de la faculté, je sais de quoi il retourne. Mais en faculté, on ne passe pas deux heures à travailler avant ou après avoir suivi quelques heures de cours. Et ce sont justement ces heures de travail physique qui changent tout !

samedi 30 octobre 2010

A la fumière

A la fumière, mière, mière,
Je n'veux plus y aller maman
Les élèves de l'école, cole, cole
M'ont pris mon fumier maman
Les élèves de l'école, cole, cole
M'ont pris mon fumier maman


Il valait mieux chanter cet après-midi parce que la fumière avait pris des allures de chaos "fin du monde" ...



On appréciera le geste auguste du lancer de fumier de Marion
:-o

[Correctif]

Oooooops ... :-(
Un souci technique a entraîné quelques soucis dans les liens concernant le sujet traité avant-hier, à savoir le repérage de la commune de Leury par six élèves.
Il y avait en bas de texte un lien vers un album présentant la journée complète. L'album est constitué de sept pages, chacune d'entre elles ne comportant que 15 photos afin d'en faciliter l'affichage. Il faut aller en bas de page pour passer à la page suivante. Et il n'y avait pas 75 photos comme écrit mais bien 100.
Le lien direct vers l'album est replacé ici. :-)
Et cette fois tout est en ordre ;-)

Parfois un peu de lumière est nécessaire ...



A la queue leu leu (d'après une chanson de Carlos)

A c'qu'on est heureux de partir en patrouille, tous à la queue leu leu
A 2 à l'heure, on traverse Leury, tous à la queue leu leu
Et du Trou d'Enfer au Meunier Noir, tous à la queue leu leu
Dans trois heures si on peut, on sera à l'école, heureux
Tous à la queue leu leu !


jeudi 28 octobre 2010

Mout 11, hab 6, vac 2

Onze moutons (dont un à tête noire), six habitants et deux vaches (beiges), voilà ce qu’ont rencontré aujourd’hui Anaïs, Charlotte, Eugénie, Fanny, Maïté et Morgane sur la commune de Leury.
Les élèves devaient prendre aujourd’hui connaissance du territoire sur lequel elles vont patrouiller à pied et à cheval jusqu’en mars 2011. Les six élèves que j’ai accompagnées toute la journée s'étaient vues attribuer la commune de Leury, une commune s’étalant sur 3,65 km² au nord de Soissons, riche (?) de 110 habitants (au dernier recensement en ma possession, celui de 2007). De ces cent dix habitants, les élèves n’en ont croisé que six. Ils ont cependant aussi relevé quatre dépôts d’ordures illégaux ! Pour une commune perdue en pleine campagne et peu peuplée, c’est assez hallucinant.
Le repérage de cette commune axonaise a été on ne peut plus méticuleux : l’intégralité des sentes, chemins et routes ont été parcourus, soit environ 13 km, avec des dénivelés parfois respectables. Au final, une découverte terminée à la nuit tombée et des pages de notes qui seront utiles lors des prochaines patrouilles tant pédestres qu’équestres.

Découverte et inspection d’un habitat troglodytique :



Relevé d’une inscription ancienne gravée dans la pierre :



Un kilomètre à pied, ça use, ça use ...



Découverte et étude d’un dépôt illégal d’ordures :



Bon, là, il commence à faire nuit, nous nous sommes un peu égarés, on va peut-être arrêter là la découverte …



Près de sept heures de patrouilles sur plus de treize kilomètres, cela a donné lieu à 209 photos dont quelques unes peuvent êtres vues à cette page.

mercredi 27 octobre 2010

Forum européen

Mons-en-Baroeul aujourd’hui, quatrième forum européen des polices municipales auquel ont participé deux élèves, Eugénie et Marlène, avec deux chevaux de l’école : Lex et Power. Une expérience assez unique puisque ces deux élèves ont intégré l’école il n’y a même pas deux mois et qu’elles ont fait une démonstration du cheval de police en utilisant comme cobayes des policiers municipaux en fonction ! Souvenir sûrement inoubliable …
… et découverte in situ du métier. Applaudissements d’un côté des policiers municipaux et des habitants qui ont regardé leurs démonstrations et … insultes de l’autre avec quelques djeuns des proches cités qui n’avaient crainte de venir narguer les forces de l’ordre rassemblées en nombre.







Les photos des deux élèves en présentation à l’occasion de cette manifestation feront prochainement l’objet d’un album.

Les peidétaies

Après la pluie, le froid, voilà maintenant le brouillard qui a fait son apparition hier matin au Mont de Cuffies ! Un brouillard doublé d’un petit froid, -3,5°, qui a recouvert de givre les quelques herbages du lieu.
De quoi ralentir les mouvements et geler les esprits :-(



Lors du cours de soins équins, le directeur a d’ailleurs trouvé que les élèves étaient mous.
– Vous dormez ?
– Non, monsieur ! ont répondu plusieurs élèves.
– Bon, alors je continue ! Les peidétaies.
– « Pardon ? » a dit une élève. « Je n’ai pas compris ! » a dit une autre.
– Ouh là, je vais vous oxygéner, moi ! Allez, tout le monde dehors ! Premier rang, un pas en avant ! En position !
Et c’est parti pour une série de dix quinze pompes.



J’aurai dû moi aussi pomper sur ce coup-là. Comme 29 élèves sur 33, j’avais entendu "les peidétaies". Alors qu’il s’agissait de "les plaies d’été". :-(
– On ne peut pas inventer ce que l'on ne sait pas ! a résumé une élève.

mardi 26 octobre 2010

Dispersion

Le cours de dressage de cheval de police dispensé hier a été intéressant à plus d’un titre. D’abord, j’ai pu tester de nouvelles choses en photographie (voir le post précédent), ensuite le cours a permis aux élèves de se confronter à des mises en situations diverses : mettre fin à une rixe entre deux personnes de la même famille, procéder à une interpellation d’un groupe de jeunes femmes ivres (!), disperser des manifestants ou encore séparer des casseurs d’un groupe de jeunes manifestants.
En conclusion : pas si simple d’interpeller quand on est à cheval !
Et le photographe qui était là pour traquer la bavure :-)





lundi 25 octobre 2010

Photo du jour (5)

Six heures de cours de DCP, ouh là là, ça fait longuet, d’autant que je ne peux ni monter à cheval, ni bénéficier d’un environnement favorable quand le cours se déroule dans le manége avec des lucarnes de lumière très perturbantes sur le plan lumineux et des arrières-plans pas tip-top.
Bon, mais est-ce une raison pour abdiquer ?
Non !
Quoique la photo ne soit pas le but premier de mon travail, j’ai quand même essayé de tenter quelques petites choses. Desquelles je ressors cette photo.

Thibault sur Peponne (et Peponne !).

Une semaine en images (5)

Au cours de cette nouvelle semaine qui débute, les élèves vont découvrir leurs secteurs de patrouille. On rentre dans le vif du sujet métier !
En attendant commentaires et photos, le résumé de la semaine du 4 au 10 octobre en une vingtaine d’images.
C’est à voir à cette page.



dimanche 24 octobre 2010

On.

A la page 2147 de mon dictionnaire Robert de la langue française en six volumes, il est écrit :
On. Pronom personnel indéfini de la 3e personne, invariable, faisant toujours fonction de sujet.
(…) On marque l’indétermination. (…) On désigne les gens et spécialement l’opinion.

A l’école de gardes à cheval, le on a eu sa période de gloire durant plusieurs semaines. Il était de toutes les conversations. On l’a entendu dans le manège, on l’a vu dans le pailler, on l’a croisé dans la carrière, on l’a écouté en salle de cours, on l’a même répété un peu partout. On s’est même permis de répéter des propos que l’on n’avait jamais tenus. Quelle audace tout de même ce on ! On a même fini par penser que on avait des oreilles dans les murs.
Heureusement, on a décidé qu’avec le froid qui pointait son nez ce serait mieux qu’il reste bien au chaud dans un coin, quelque part, on ne sait où. Et c’est tant mieux !

Une ancienne élève de l’école, de la p4, m’a adressé il y a quelques jours un texte que je ressors aujourd’hui. Il me semble parfaitement représenter la situation.
D’autant que ce serait bien si on ne faisait pas son apparition au sein de la p19 ;-)

Il était une fois quatre individus qu'on appelait :
Tout le monde - Quelqu'un - Chacun - et Personne.
Il y avait un important travail à faire,
Et on a demandé à Tout le monde de le faire.
Tout le monde était persuadé que Quelqu'un le ferait.
Chacun pouvait l'avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit.
Quelqu'un se fâcha car c'était le travail de Tout le monde !
Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire
Et Personne ne doutait que Quelqu'un le ferait
En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun
Parce que Personne n'avait fait ce que Quelqu'un aurait pu faire. »

Moralité :
Sans vouloir le reprocher à Tout le monde,
Il serait bon que Chacun
Fasse ce qu'il doit sans nourrir l'espoir
Que Quelqu'un le fera à sa place
Car l'expérience montre que
Là où on attend Quelqu'un, généralement on ne trouve Personne !

Ombres des élèves dans la carrière, le 12 octobre.
Peut-être on s’y cachait-il alors ? :-)

Vacances. Ou pas

Alors que toute la France vit au rythme des vacances …
Euh, … ça mérite correction !
Si les vacances sont effectivement l’objet numéro 1 des journaux du week-end (les bouchons sur les routes, les grèves à la SNCF, les blocages des raffineries, …), ce serait oublier que tout le monde n’est pas en vacances. Loin s’en faut. Et si les congés de la Toussaint ne concernent majoritairement que les collégiens, les lycéens et les étudiants, ce n’est pas le cas de tous les enseignements professionnels.
A l’école de gardes à cheval, point de vacances de la Toussaint ! C’est une autre des particularités de l’école qui plonge directement les élèves dans le monde du travail. Car en général, quand on commence dans la vie professionnelle, on n’a pas de vacances avant le mois de mai de l’année suivant l’embauche.
Pour bien faire comprendre aux élèves que l’école de Cuffies, ça n’est pas l’école qu’ils ont fréquentée 14 ou 15 ans durant, le lundi 25, ils ont cours de 9h00 à 21h00 : six heures de dressage de cheval de police et quatre heures de cours d’environnement. Et pour les élèves de garde, la journée va même débuter à 07h00. Sans oublier que huit élèves sont aujourd'hui en mission depuis 06h00 sur le site des Bréviaires dans les Yvelines.
Ah, c’est sûr, la vie de château, ça n’est pas toujours de tout repos !



samedi 23 octobre 2010

Jeux de mains

Le cours de préparation au concours de policier municipal, jeudi dernier, fut l’occasion d’intenses réflexions chez les élèves.
J’ai pris un réel plaisir à photographier uniquement les mains, d’où cet album regroupant les mains de 18 élèves, à cette page.

Merci à Albane, Anaïs, Angélique, Aurore, Blandine, Emilie, Estelle, Eugénie, Fanny, Laura, Lauriane, Ludivine, Maïté, Marie-Angélique, Marion, Marlène, Morgane et Pauline pour leur participation bien souvent totalement involontaire. :-)



Moins 3 - Bienvenue en Picardie (4)

Depuis deux jours, le froid, le vrai, celui qui descend en dessous de la ligne du zéro degré Celsius, s’est installé sur le Soissonnais et sur le Mont de Cuffies en particulier.
Les élèves en test ce matin pour leur entrée dans les futures promotions de l’école ont donc découvert l’école sous ce qui va maintenant être son aspect durant les mois d’hiver : froid et venteux. Donc glaçant.
Par contre, le matin les couleurs du ciel sont particulièrement chaudes. Comme sur cette photo prise à 08h21 lors du lever du soleil.

vendredi 22 octobre 2010

Photo du jour (4)

J’étais parti cet après-midi pour tenter quelques créations photographiques. Une température en nette hausse par rapport aux -3° matinaux, associée au soleil d’automne, me permettait d’entrevoir quelques résultats positifs.
Mais après 70 minutes, un incident de vie m’a obligé à quitter précipitamment l’école. Travail très incomplet donc, mais duquel je retiens tout de même cette photo : Albane au travail sur Idéale.

Contractions

« Vous contractez le mollet droit.
Que le mollet droit !

Vous le relâchez.
Maintenant, c’est la cuisse droite que vous contractez.
Que la cuisse !

Maintenant, vous relâchez.
Vous recontractez.

Vous relâchez.
La jambe contractée est plus lourde que la jambe non contractée. »

Albane – Séance de relaxation après 2h30 de sport le 6/10/2010.

jeudi 21 octobre 2010

En mon for intérieur

Ce billet aurait tout simplement pu s’intituler "Photo du jour" puisque c’est la photo ci-dessous qui m’a plu et qui m’a poussé à la présenter telle quelle.
Elle a été prise ce matin durant le cours destiné à préparer les élèves au concours de policier municipal qui se tiendra en janvier 2011 et auquel 31 élèves se sont inscrits.

En fin de matinée, la professeure a donné aux élèves un sujet de français, en l’occurrence celui du concours externe de gardien de police municipale de janvier 2003. Il s’agit d’un texte de Philippe Meyer, chroniqueur sur France Inter. C’est de ce texte que j’ai tiré l’expression "en mon for intérieur".

Comme ce texte m’a plu, je l’ai placé après la photo. Quoique datant de 1990, il me semble toujours d’actualité et en fera sûrement sourire beaucoup d'entre vous qui se sont trouvés dans la même situation ! :-)
Ce qui m’a par contre beaucoup moins plu (et, en mon for intérieur, très vexé), c’est que j’ai passé cette épreuve avec les élèves et que je n’ai obtenu qu’un très modeste 13,25/20. :-(
Certes, j'ai mis 15 minutes pour rendre ma copie (alors qu'une heure était impartie), mais quand même, je suis arrivé à faire deux contresens :-(



"Heureux habitants de l’Aude et des autres départements français, à l’annonce par Monsieur Quilès, ministre des Postes et Télécommunications, de la mécanisation des bureaux de poste, je suis sûr que nous avons partagé la même joie. Comme nous le savons tous, la machine offre de nombreux avantages sur l’homme : elle réduit le coût du travail, elle est disponible vingt-quatre heures par jour et elle diminue l’attente. D’ici peu, les vénérables officines des PTT de notre enfance – en tout cas de la mienne – seront peuplées de robots qui distribueront les timbres, affranchiront lettres et colis, délivreront des enveloppes rembourrées et des cartons à paquet. Grande était mon impatience de jouir de ces merveilles lorsque je m’avisai qu’elles existaient déjà dans certains bureaux de poste. Je courus à l’un d’entre eux. Les robots étaient là, à l’alignement, attendant de satisfaire les désirs des usagers.
J’optai d’abord pour l’achat d’un carnet de dix timbres à 2,30 francs. Disposant de cinq pièces de 10 francs, deux vieilles et trois neuves, prélevées sur mon maigre cachet, je m’apprêtais à en mettre trois dans la machine ad hoc. Pas de chance, une affichette manuscrite indiquait que le robot se refusait à avaler les nouvelles pièces de 10 francs. Peu importe, s’exclama mon for intérieur, allons au robot qui change la monnaie. Nous y allâmes. Mais cette machine-là ne concevait de se mettre dans la fente que des pièces de 5 francs. Sauf certains jours – comme hier – où le changeur de monnaie est surmonté d’un voyant rouge qui indique que l’appareil est vide.
Mon naturel n’est pas obstiné : si l’on ne peut pas nous fournir en timbre, dis-je à mon for intérieur, achetons-nous toujours une enveloppe rembourrée ou un carton à paquet ; il y a justement là un robot articulé qui en délivre neuf sortes, de 2 à 6,50 francs. Le tout est de savoir s’il faut lui faire l’offrande d’une pièce de 10 francs ancienne ou nouvelle. Ni l’une ni l’autre. L’appareil ne se nourrit que de pièces de 10, 20 ou 50 centimes, ou de 1, 2 et 5 francs.
Bon, commenta mon for intérieur, après tout, c’est carême, et tu n’as pas un besoin impérieux d’enveloppes rembourrées ou de carton à paquet. Va plutôt porter sur la machine automatique à affranchir cette enveloppe kraft rangée dans ton cartable et qui contient quelques documents que t’a très poliment demandés la Sécurité sociale. Je veux bien, ô mon for intérieur ! mais qui sait quelle sorte de pièce de 10 francs accepte cette noble machine. Les deux, indiquait une étiquette placée juste au-dessus d’une inscription bleu-vert où était écrit en cristaux liquides : « La machine ne rend plus la monnaie. » « Quand je vais raconter ça à mes auditeurs, murmuré-je à mon for intérieur, ils n’en croiront pas un mot. » […] Quand nous revîmes avec l’appoint le plus précisément exact, la machine à affranchir émettait un couinement électrique continu, et son écran s’était bloqué sur la somme de 6,25 francs, tandis que la fente à pièces s’était refermée pour une durée non prévisible.
Nous remarquâmes alors deux indications que nous n’avions pas vues. Premièrement, que la machine n’accepte pas, jamais, même quand elle est malade, les pièces de 20 centimes. Deuxièmement, qu’en cas de problème on n’avait qu’à s’adresser au guichet 14. Et qu’avons-nous trouvé derrière le guichet 14 ? Une autre machine ? Pas du tout. M. Quilès en personne, nous accueillant avec tendresse ? Pas davantage. Derrière le guichet 14, bien protégée par une vitre que je suppose pare-balles, tout simplement, nous avons trouvé une chaise ergonomique à roulettes avec personne assis dessus.
Je vous souhaite le bonjour !"

Philippe Meyer. Ça n’est pas pour me vanter @ Le Seuil. 1990

Déjà deux mois !

Voilà maintenant deux mois que j’entamais ce blog. J'étais alors un peu dubitatif sur le fait que j'ai matière chaque jour à trouver un thème et une photographie, d’autant que des collègues m’avaient prévenu que tenir un blog, c’est prenant, que l’inspiration n’est pas toujours présente et qu’il y a au fil des semaines une certaine difficulté à tenir le cap.
Soixante et un jours plus tard, l’inspiration ne m’a jamais fait défaut, preuve que le sujet est riche puisque j’ai déjà rédigé 90 billets avec autant de photos !
Souhaitons donc que le curseur reste bloqué au beau fixe, un beau fixe dont bénéficie à plein la p18 qui a pour le moment des conditions climatiques bien meilleures que celles rencontrées par les promotions 14 et 16. Ainsi le cours de topographie en extérieur d’hier s’est-il déroulé sous quelques rayons de soleil.
J’ai souvenir d’une sortie identique avec la p14 mais sous la pluie et avec beaucoup de boue :-(



mercredi 20 octobre 2010

Sous le signe de la boussole

Une journée sous le signe de la boussole. Avec en complément à l’affiche dans les rôles secondaires, l’azimut, le grade, le degré, le kilomètre, la carte IGN et le nord géographique.

Première interrogation aussi, premières notes et premiers grincements de dents, avec des notes qui s’étagent de 1,5/20 à 19/20. Un tiers de la promotion a plus de 15/20, preuve d'un bon niveau.
L’interrogation ne compte pas dans la note finale … mais le professeur comme le directeur se sont intéressés de près aux résultats. Pour les uns, c’est bien parti. Pour les autres, il est urgent de rectifier le tir. Il leur suffit maintenant de caler l’aiguille de la boussole sur la direction : « J’apprends mes leçons » !



De plomb et d'acier

Quatre heures consacrées au cours d’environnement, axé sur la chasse, en début de soirée hier. Cours très intéressant sur les armes de chasse, la sécurité et les modes de chasse.

J’y ai par exemple appris que l’on ne peut plus depuis 2006 –directive européenne datant de 1979 (!) oblige– tirer à la grenaille de plomb au bord d’un étang (dans un rayon de 30 mètres), sauf si l’on tourne le dos à la pièce d’eau quand on tire. Seule la grenaille d’acier est autorisée, le plomb pouvant polluer l’eau et être avalé par les canards qui, naturellement, ingurgitent de petits graviers. On peut cependant tirer à la grenaille de plomb si l’on est à 31 mètres de l’étang, y compris en visant en direction de l’eau.
La grenaille d’acier n’a pas du tout la même densité que la grenaille de plomb (7,88 pour l'acier contre 11,3 pour le plomb) : elle blesse donc plus qu’elle ne tue, elle va aussi moins loin. Un plomb de calibre 3, nécessaire pour tuer un canard, parcourt jusqu’à 200 m, soit largement au-delà des 30 mètres réglementairement prévus.
Un chasseur aura donc tout intérêt à se placer à 35 mètres de l’étang en tirant avec de la grenaille de plomb un canard qui s’y trouve plutôt qu’à 25 mètres de l’eau en utilisant de la grenaille d’acier.
On se demande bien quel fonctionnaire a pu pondre une telle mesure !

mardi 19 octobre 2010

Formation civique

Ce matin, trois heures de cours sur les institutions françaises et l’organisation de l’Etat français. Ouh là là … !
Alors que l’on ne parle que de projet de loi (sur les retraites) –à ne pas confondre avec une proposition de loi–, de gouvernement, de ministre du Travail, d’Assemblée Nationale et de vote au Sénat sur toutes les ondes radio, sites web d’information et à la Une des journaux, l’absence réelle de formation –à la va vite en cours d’instruction civique au collège pour les mieux lotis– fait que les élèves découvrent les détails d’un monde qui pourtant les entoure au quotidien … et qu’ils disposent d’un droit de vote qu’ils ont pour la plupart tous utilisé lors des dernières élections régionales.
N’y a-t-il pas comme un gros manque dans la formation civique des jeunes d’aujourd’hui ?

Merci aux mains d’Amélia et de Pauline (en pleine prise de note) pour l’illustration !

Major !

Dans les messages que j’échange avec les élèves, il en est parfois qui se démarquent totalement. Tel celui reçu avant-hier. Duquel j’ai retenu cette phrase :
« Je vais continuer de me donner à fond dans cette promo et montrer le meilleur de moi même. Je n'ai qu'une idée en tête : c'est de sortir major de cette promo. ».
Je n’avais jamais entendu cette volonté avec la p14. Et ça fait vraiment plaisir de voir une élève se lancer un défi de cette importance !
Alors rendez-vous dans 191 jours pour donner le nom de l'heureuse lauréate.
:-)

lundi 18 octobre 2010

La belette et l'hermine

Quel est le point commun entre la marte, le putois, la fouine, la belette et l’hermine (hormis le fait que ce sont des mustélidés) ?
Eh bien, voilà ce qu’ont appris les élèves ce soir lors du cours d’environnement : leur commercialisation est impossible en tant que gibier !

Cours fort intéressant que ce cours d’environnement, mais cours difficile car en soirée et avec beaucoup de choses à comprendre et à surtout retenir. Et pour les élèves de garde qui ont débuté leur journée à 07h00, la terminer à 21h30 est relativement fatiguant. D’autant qu’il faut remettre le même couvert demain !

Et une élève possède un mustélidé pour illustrer mon propos :-)
Si ce n'est pas de la chance !!!

Une semaine en images (4)

Les élèves entament leur septième semaine à l’école avec la découverte d’un nouveau cours ce lundi, l’environnement.
En attendant le compte rendu des péripéties de cette semaine qui débute, voici l’album photo qui résume la quatrième semaine. C’est ici.



dimanche 17 octobre 2010

Fêlé

Je savais en me lançant dans cet ouvrage que j’abordais quelque chose de long, complexe, prenant et qu’arriver au bout allait demander une certaine volonté.
Au terme des six premières semaines, je suis déjà sur les rotules. Suivant les semaines, j’ai consacré entre 70 et 95 heures par semaine à mon travail. Mais il me faudrait deux à trois bonnes heures de plus chaque jour pour arriver à boucler mon job de façon à peu près correcte :-(
J’ai déjà par le passé eu des semaines de cette importance, voire même plus, mais ça n’a jamais duré aussi longtemps.
Pourtant si la fatigue devient difficilement gérable, la lassitude ne m’emporte pas : le même enthousiasme continue à m’animer, quoique certaines poussières dans les rouages soient assez difficiles à ôter (message personnel inside …)

Je tiens donc à remercier tous ceux qui me lisent fidélement et régulièrement au quotidien. Je reste très étonné du nombre de lecteurs (150/jour) de ce qui ne devait être au départ qu’un blog destiné à présenter mon travail et à adresser au moins une photo par jour aux élèves.
Je tiens aussi à remercier tous les élèves –et leurs parents– qui m’adressent des messages de soutien, d’encouragements ou de félicitation. Franchement, merci ! Parce qu’il n’y a pas un jour sans une parole ou un écrit qui m’aide à garder le sourire, un mot qui me m’aide à croire que mes photos sont parfois suffisamment fêlées pour laisser passer un peu de lumière dans la vie de celles et ceux qui les regardent :-)

Sur les prés de l'école, un peu de lumière à travers les nuages picards :

Zéro ! – Bienvenue en Picardie (3)

Après la pluie dès le 8 septembre, les odeurs de betteraves et la chute importante des températures depuis quelques jours, ce matin les élèves de garde ont découvert les premières vraies rigueurs régionales avec un petit zéro degré à 08h00 du matin au moment de prendre la garde.
Là, ça commence à devenir plus difficile d’accomplir les travaux de la garde :-(
Et la rosée a eu un certain mal à abandonner son statut givré.



Quant à Thibault, au pinceau sur les nouveaux boxes, l’activité peu physique lui a donné loisir à méditer sur les prochaines rigueurs hivernales.

Joker

Samedi 15 octobre. L’école baigne dans sa torpeur de fin de semaine. Les élèves de garde gardent. Les autres peuvent venir s’occuper de leur cheval. En fin de matinée, Marion est de sortie sur Joker.



samedi 16 octobre 2010

Bonne humeur

Au terme de chaque jour, j’aime bien pour chasser la grisaille ambiante (les nuages bas de Picardie, les infos à la radio, l’état de mes finances, le comportement de certaines personnes, …) retenir une image positive de ma journée afin de pouvoir avoir une raison de plus de croire en demain.

Pour la journée d’hier, c’est cette photo que j’ai retenue : trois élèves souriantes malgré un travail fatiguant –et salement odoriférant !– au tas de fumier.
J'ai eu du mal à sélectionner une photo, les élèves de garde ayant travaillé dans beaucoup de bonne humeur :-)

vendredi 15 octobre 2010

Photo du jour (3)

Cette fois, la photo du jour est vraiment du jour, en l’occurrence Anaïs ce matin à la longe avec Jasmine.
Tout est flou, sauf la jument. C'est volontaire :-)

Journée sans cours, mais les élèves qui le souhaitaient pouvaient venir monter ou longer leur monture.

Chevaux de feu

Certains élèves qui passent par l’école de gardes à cheval choisissent la gendarmerie nationale. Quelques unes d’entres elles se retrouvent en police d’autoroute, telle Capucine qui a patrouillé cet été en Subaru Impreza WRX sur l’autoroute A26 avant d’intégrer la brigade équestre de Compiègne.
C’est officiel depuis cet après-midi, Renault a gagné l’appel d’offre lancé par la gendarmerie nationale pour remplacer sa flotte de véhicules rapides d’intervention composée de Subaru mais trop chères à entretenir et finalement presque toutes disparues de la circulation. Renault livrera donc dès fin 2010 soixante-dix Mégane RS aux couleurs de la gendarmerie.
Les contrevenants n'ont qu'à bien se tenir : la gendarmerie a porté son choix sur la version "châssis cup" qui offre un comportement très précis, notamment en conduite rapide, aidé par un différentiel à glissement limité performant et des pneumatiques de 18’’ assurant un transfert de la puissance moteur dans les meilleures conditions. Les caractéristiques mécaniques, du moteur en particulier, ont été adaptées pour répondre aux demandes spécifiques d’accélération et de vitesse, nécessaires aux missions d’intervention de la gendarmerie. Reste maintenant à former les gendarmes à la conduite de telles autos.

La Renault Mégane RS a supplanté la Ford RS, aussi en lice, grâce à de meilleures accélérations. Cocorico ! La Mégane passe de 0 à 100 km/h en seulement 5,8 secondes. C'est certes (très) rapide mais il y a sur le marché 1670 autos qui accélèrent encore plus fort. :-(

Voici donc ce que vous risquez de voir arriver dans vos rétroviseurs si vous contrevenez aux limitations de vitesse sur autoroute. Souriez, ce peut-être une élève de l’école au volant :-)

jeudi 14 octobre 2010

Cric cric !

"Cric cric !
Cric crac !
Crac boum !
Et le cricri tomba dans l’eau !!!"

Séance de manœuvres à pied cet après-midi avec tout le bataillon qui devait marcher au pas. Comme ça discutait un peu trop dans les rangs au goût de l’instructeur, les élèves ont dû accomplir plusieurs fois l’aller-retour entre le silo et l’arbre en boule.
Afin de garder le tempo, c’est le barde Thibault qui a été chargé de donner la mesure … en chanson.