Il est parfois des petites phrases assassines qui créent de grands malaises.
Depuis la seconde semaine de cours, des tensions sont parfois nées entre élèves du fait de propos bêtement colportés. Jusqu’à entraîner des réactions parfois vives et des situations assez critiques.
Jusque là, j’entendais cela d’une oreille assez distraite, ne comprenant pas bien l’intérêt de la chose d’autant que le résultat est synonyme de division et non de solidarité.
Lors d’un voyage, j’ai retenu le propos d’un moine népalais croisé dans un monastère : « Si l’on te rapporte un propos qui te touche, souffle le froid en l’ignorant. Si tu veux qu’il blesse un autre, souffle le chaud en le colportant ».
Evidemment, quelques élèves ont soufflé le chaud :-(
Depuis le début de la semaine passée, mon regard a pourtant changé. Parce que le propos soufflé me concerne.
Une élève a laissé entendre à certains de ses camarades que je n’étais pas fiable, qu’il fallait « se méfier », en clair que ce que je recueillais dans le cadre de mon travail pouvait arriver aux oreilles de la direction de l’école. Sur le coup, quand les propos m’ont été rapportés, j’ai soufflé le froid. Mais au fil des jours, j’ai trouvé que les paroles initiales étaient outrageuses.
Déjà avec la p14, une élève avait tenu un tel propos. Mais c’était au terme de la première semaine et cela émanait d’une élève sur laquelle j’avais dès le départ porté un jugement plutôt négatif. Cette fois, le propos est tenu au cours de la quatrième semaine par une élève sur laquelle j’ai porté un jugement positif. Peut-être est-ce pour cela que le propos m’a cette fois particulièrement touché.
D’un côté, un directeur qui me dit : « Hmm, Photographe, t’as pas intérêt à les aider sinon tu vas pomper ! » ou « Photographe, je te trouve trop proche des élèves ! », et de l’autre côté une élève qui dit « Méfiez-vous ! ». Si les mots du directeur me font sourire, ceux de l’élève font bien plus que me troubler car ils remettent en cause l’honnêteté intellectuelle avec laquelle j’accomplis mon travail.
Ce qui ramène à mon préambule : « Il est parfois des petites phrases assassines qui créent de grands malaises. »
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