Pour la première fois depuis quatre semaines, j’ai choisi de ne pas aller à l’école aujourd’hui. J’y ai passé en moyenne 7h45 par jour depuis la rentrée, samedi et dimanche compris et … j’ai besoin de souffler. D’autant qu’à ces heures de présence (et de travail !), je dois rajouter 1h30 d’écriture quotidienne et autant de temps pour le tri photographique, sans oublier le temps pour me rendre à l’école. Soit plus de 300 heures depuis le 6 septembre.
Et qu’est ce que je retiens de tout ce temps passé, de toutes ces impressions collectées, de tous mes échanges ?
En premier lieu, quoique je le savais déjà, c’est que plus on approfondit et plus il y a matière à approfondir. J’avais survolé la formation avec un œil de photographe en 2008-2009, je la vis avec un œil d’observateur en 2010 et ça n’a strictement rien à voir. Au terme de ce premier mois, je retiens surtout que cette formation n’est pas destinée à ceux qui manquent de volonté. Celui ou celle qui y vient « en touriste » va assurément perdre son temps, voire être un fardeau pour ses camarades. Cette formation donne des clefs, encore faut-il vouloir les mettre dans les bonnes serrures !
En second lieu – quoique je le savais déjà aussi –, c’est qu’il n’y a pas mieux pour un observateur extérieur que l’intégration et le partage pour voir, savoir et comprendre. Et éventuellement juger. C’est une lapalissade, mais ô combien de personnes édictent des avis sans étayer, jugent sans avoir pris le temps de comprendre. Victor Hugo, dans L’Homme qui rit, a écrit : « Il est effrayant de penser que cette chose qu'on a en soi, le jugement, n'est pas la justice. Le jugement, c'est le relatif. ». Juger un comportement, un acte, c’est éminemment difficile. Bien sûr, il me sera rétorqué que ma présence parmi les élèves change plusieurs choses, notamment au niveau des comportements. La réflexion n’est pas nouvelle. J’en reparlerai prochainement.
En troisième point, je n’ai pas quitté un seul instant mon œil de photographe. J’ai souvent débattu avec des collègues sur le fait que l’on puisse, ou pas, faire le tour complet d’un sujet. J’ai toujours pensé et défendu l’idée que c’était impossible. Que du fait des objectifs dont nous disposons, des positions que nous pouvons adopter, des vitesses et profondeurs de champ que nous pouvons choisir, des lumières qui s’offrent à nous, et bien sûr du sujet, il y a une infinité de possibilités. Je continue donc à découvrir de nouveaux angles, de nouveaux cadrages et je pense que je suis loin d’avoir étudié toutes les possibilités, notamment lors des patrouilles tant pédestres qu’équestres qu’effectueront les élèves. Ce qui m’encourage à poursuivre dans cette voie.
En résumé, un mois que je n’ai pas du tout vu passer ! Et je ne suis pas le seul. Hier, une élève venue du sud de la France à laquelle je disais que se terminait la quatrième semaine m’a répondu : « Déjà !? Eh bien finalement je me suis bien habituée au climat picard ! ».
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