Voilà maintenant douze semaines que ce blog a vu le jour. Au fil du temps, je prends conscience que cet outil de communication est aussi un outil de recrutement assez particulier.
En effet, un candidat à l’école qui lirait dans son intégralité les 127 billets déjà postés n’ignorerait plus rien de cette école, de ce qui l’attend, dans quoi il s’engage et même des sanctions qu’il écoperait en cas de faute. Il y a bien plus dans ces pages que tout ce que le directeur peut dire à l’occasion des journées de recrutement.
Du coup, je trouve dommage que les écoles de tout type ne développent pas des outils de ce genre : mon fils, en terminale, réfléchis à son avenir, doit choisir entre école et faculté … et les informations glanées restent très parcellaires. Les portes ouvertes sont toujours très commerciales et ne donnent qu’un pâle reflet de la future réalité. Ce n’est en effet pas parce que les bâtiments sont propres et les tables bien alignées que les cours dispensés sont de qualité et permettent une intégration professionnelle rapide ! Avis encore plus difficile à se forger dans le cadre d’une université.
Evidemment, je ne pense pas que beaucoup d’établissements autorisent un lutin indépendant à écrire et penser ce qu’il veut … Dommage cependant parce que je reste persuadé qu’une école a plus à gagner en jouant la franchise et la liberté qu’en tentant à tout prix de diffuser une information soi-disant maîtrisée ! C’est aussi bien pratique quand on habite loin de l’école. Bien sûr, pour que l’avis qui découle de la lecture d’un tel blog soit correct, il faut que son auteur soit lui-même intègre. C’est là que les choses se compliquent et c’est presque une question philosophique : c’est quoi l’honnêteté ?
Une question que je me pose depuis une petite semaine relativement au conseil de classe de l’école qui s’est tenu la semaine passée. J’ai toujours pensé et dit qu’être délégué de classe dans cette école était un exercice très périlleux. Surtout avec un directeur d’école, vieux loup de mer malin mâtiné aux méthodes militaires qu’il est difficile de berner et de prendre à contre-pied.
J’ai assisté au conseil de classe en tant qu’auditeur libre mais silencieux. Habitué de la prise de notes, j’ai donc scrupuleusement noté tous les échanges, à la virgule près. Quel intérêt pour moi ? Celui de comprendre comment fonctionne cette école, quelles responsabilités écopent aux délégués quand ils doivent défendre un camarade et surtout voir comment ils le font. J’avais déjà assisté à un conseil de classe de la p14 mais dans l’unique but d’en garder une trace photographique. Cette fois, pas de prise de vue. Juste une écoute attentive. Et c’est là que pour moi les choses se sont compliquées … Soit je me cantonnais à mon rôle d’observateur et je laissais les choses coulaient comme elles coulaient, fut-ce au prix d’une inondation, soit je m’y immisçais quand je constatais une erreur.
Retranscrire un conseil de 120 minutes qui concerne 33 élèves n’est pas chose aisée et les deux délégués qui vivaient cette expérience nouvelle ne pouvaient être immédiatement performants. Depuis une semaine j’essaye donc à la fois d’aider les délégués à se corriger, j’essaye d’expliquer aux élèves que la critique (des délégués) est aisée mais l’art difficile et j’essaye de restituer la bonne information à tous, information que les délégués n’ont d’ailleurs pas forcément enregistrée. Ce qui ne va pas sans quelques heurts.
Le directeur va encore me dire que je m’investis trop, que je donne trop d’attention et d’écoute aux élèves. Peut-être a t-il raison ? D’un autre côté, je suis profondément épris de justice et d’honnêteté. Donc je préfère encore me mêler de ce qui ne me regarde pas (quoique …) pour que l’honnêteté prédomine.
Ces élections de délégués furent libres. Les deux délégués n’ont-ils pas obtenu 56 voix sur 66 possibles, ce qui est un suffrage digne d’une république bananière : 85% de votes favorables sans une seule abstention ou vote blanc ! Aujourd’hui, des critiques pleuvent drues sur les délégués … Certes, mais je suis loin d’être certain que ceux qui critiquent auraient été plus compétents.
Le directeur avait dit en préambule aux élections qu’être délégué, c’est « être entre le marteau et l’enclume ». Je ne sais pas qui est le marteau dans le cas présent, mais il frappe fort. Je pense pourtant que quoique la place soit sur une pente savonneuse, les deux délégués ont énormément à apprendre de cette expérience et que ce sont peut-être les deux élèves les mieux placés de la promotion pour convertir cette situation en enseignements plus qu’utiles dans leur future carrière.
Mardi 9 novembre, en cours de droit.
Je regrette de ne pas avoir un tel souvenir de mes années de faculté :-(
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