Il est 02h40 du matin, nous sommes déjà le jeudi 13 et je n’ai publié aucun billet pour le mercredi 12 janvier. Deux raisons à cela : une soirée avec trois élèves s’est prolongée fort tardivement, mais surtout, j’hésite ce soir à ce que je vais publier.
J’ai quitté l’école hier à 19h00 avec la volonté de publier deux billets, le premier en "Photo du jour", le second dénommé "Trois z’amours". J’avais la volonté de publier, mais j’étais déjà sur la réserve. En effet, j’ai l’impression, ce soir, d’avoir perdu ma liberté d’écrire et quelque part ma liberté de penser.
Cela a commencé mercredi matin avec le directeur qui a convoqué deux élèves à cause d' une photo publiée le 10 janvier dans le billet "Pur bonheur". Quelque soit la qualité graphique de la photo, le directeur a sanctionné la cavalière au motif qu’on ne galope pas en patrouille équestre, et que même si le cheval part au galop, un cavalier digne de ce nom doit savoir le retenir sur le champ. Et je me suis retrouvé otage de la publication de cette photo. Certes la cavalière a galopé en patrouille, certes la photo est plaisante, mais si le directeur n’avait vu cette photo, il n’y aurait pas eu de remontrance selon le vieil adage « pas vu, pas pris » !
La publication de ma photo a donc entraîné une remontrance qui, si elle se reproduit, sera suivie d’une punition (interdiction de monter le cheval durant une semaine). Or la photo que je compte publier en « Photo du jour » est une photo qui peut aussi entraîner une remontrance. Pourtant cette photo prise en cours de sport contient une spontanéité, une joie de vivre, une prouesse sportive qui mérite amplement son statut de photo du jour.
Mon second billet aurait dû contenir trois photos, trois portraits d’élèves en patrouille réalisés mardi et mercredi. Trois portraits que je suis spécifiquement allé chercher avec trois élèves que j’ai choisies, que j’ai délibérément décidé de faire de cette façon et de cadrer de cette façon.
Sauf que voilà, les photos ne sont pas encore publiées que déjà des voix se sont élevées dans la promotion sur le fait que ce sont un peu les mêmes que je suis et que j’ai mes chéries. Des jalousies stupides, des comportements absurdes car j’ai depuis mardi matin très exactement photographié 24 élèves à cheval (soit 75% de la promotion), 24 élèves que je suis allé chercher alors qu’ils étaient répartis quelque part (à moi de trouver où...) sur un terrain de 16 km² !
Alors, je reste au cœur de la nuit dans l’expectative. Soit je publie mes billets et j’accepte d’éventuelles remarques sur le comportement d’une élève en cours et j’écoute passer les critiques et les jalousies. Soit je choisis de perdre ma liberté de publier (et quelque part aussi ma liberté d’agir et de penser) et je publie autre chose, quelque chose qui n’entraînera aucune remarque, quelque chose qui ne déclenchera aucune jalousie … telle cette photo de Lex ce matin, qui contrarié comme moi, s’en tourne les postérieurs derrière l'église de Leury ?
Le dialogue étant la forme même de la pensée, je médite alors cette phrase d'Emmanuel Kant :
« On peut dire que cette puissance extérieure qui enlève aux hommes la liberté de communiquer publiquement leurs pensées leur ôte également la liberté de penser. »
:-(
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