Hier après-midi, c’était cours de soins équins durant l’après-midi, un enseignement dispensé par le directeur de l’école.
Je suis comme les élèves : j’écoute et je prends note. A une différence près : ma connaissance du cheval est limitée puisque je n’ai par le passé (il y a 30 ans) que photographié du CSIO et pratiqué la randonnée équestre en haute altitude (il y a 20 ans). Sur le papier, je suis donc celui qui devrait avoir le moins de connaissances, la majorité des élèves ayant une bonne dizaine d’années de pratique du cheval et souvent une formation dans ce domaine.
A deux reprises, le directeur interrompt son cours. Il s’étonne de ce que les élèves ne suivent pas ou ne comprennent pas.
Pour ce qui est de suivre et prendre note, je ne relève pas de difficulté particulière au cours dispensé, même si je dois prendre en considération que, par mon métier, j’ai une certaine facilité à enregistrer les discours dans leurs moindres détails. J’ai comme les élèves de garde, débuté mes journées à 07h00, j’ai réellement travaillé avec les élèves, je dors peu puisqu’une fois de retour chez moi à 19h00, j’ai mon travail de rédaction et d’écriture qui réduit mes nuits à parfois quatre heures de sommeil. Et si je prends en compte qu’à mon âge, je n’ai pas la fougue et la vivacité d’un jeune élève de 19 ou 20 ans, grosso modo, j’estime être dans le cas de figure physique et intellectuelle des élèves.
Pour ce qui est de comprendre, j’estime avoir un sérieux handicap sur les élèves. N’étant jamais rentré dans le vif du monde équestre, je ne connais même pas l’architecture du pied du cheval ! Quant à la bleime, le petit sésamoïde, le clou de rue, les injections d’acide hyaluronique, l’étonnement du sabot ou un traitement d’anti-phlogistine, cela revient à me parler une langue cyrillique altaïque du groupe turcique (kazakh par exemple). :-(
Pourtant, et à mon très grand étonnement, je ne suis pas du tout le plus « largué » sur ce dernier point ! Pas largué par la langue altaïque, mais le "vif du monde équestre" évidemment ! ;-)
Parmi les 33 élèves de la promotion 18, la variété des enseignements reçus est importante : Bac Pro Equestre, Bac Pro Alimentation du cheval, Lycée agricole option hippologie, BEPA option hippique, Bac Pro Production du cheval, BEPA Activités hippiques, STAV option hippologie, etc. Sans compter les élèves qui affichent 14 ans de pratique du cheval.
Au final, seulement une élève sait soigner la bleime et une autre le clou de rue !
Ah … ?!
Et on apprend quoi dans tous ces enseignements soi-disant « professionnels » (parce que pour moi, Bac Pro, c’est professionnel) ?
Et en club, on se contente de chevaucher ? …
Hier après-midi, je suis sacrément tombé des nues. J’ai eu l’impression d’avoir autour de moi des élèves formés à … rien. Si encore ils venaient tous de la même région et du même établissement d’enseignement. Mais, non ! Même pas ! Les 33 élèves viennent de 12 régions différentes.
Alors, effectivement, le cours de soins équins nécessite une attention soutenue, pas uniquement pour moi, mais pour tous les élèves. Et trois heures de cours, pourtant entrecoupées de deux pauses et de deux apartés du directeur, deviennent donc difficiles. Non seulement pour les élèves, mais aussi pour le professeur qui doit revenir aux fondamentaux. Par exemple comment est formée une articulation, qu’elle est l’architecture du pied du cheval, quand ce n’est pas l’orthographe d’un banal mot du monde équestre.
Mais on apprend quoi aujourd’hui dans les lycées et établissements professionnels de France ?
Non seulement la vie est devenue compliquée (répartition des populations et des richesses, chômage, Terre en asphyxie, …), mais si les jeunes d’un des pays les plus développés de la planète ne sont pas formés, que vont-ils devenir ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire